Vosges – Une campagne de sensibilisation pour le don de plasma
- actuvosges88
- 27 mars
- 4 min de lecture
Le 04 avril, une collecte sang a lieu de 15 heures 30 à 19 heures 30 à l’espace culturel à Eloyes. Rappelons que l’état de stocks est au plus bas.
La présidente Francine Lauperrin compte sur une forte participation des loyas et autres Vosgiens voisins.
A l’occasion de cette collecte les donneurs seront sensibilisés pour le don de plasma.

Le besoin urgent de plasma en France est devenu un enjeu de souveraineté sanitaire
L’Établissement français du sang (EFS) est responsable de la collecte du sang et du plasma en France. Ce dernier est indispensable pour le traitement de milliers de patients, notamment à travers la fabrication de médicaments vitaux. Or, la France fait face à une insuffisance critique de dons, obligeant le pays à importer 70 % de son plasma des États-Unis. Une dépendance préoccupante qui met en péril notre souveraineté sanitaire.
Un appel pressant aux donneurs
Les médecins experts plasma de l’EFS, ne mâchent pas leurs mots : « Il faut nous retrousser les manches. » Et pour cause, le plasma est utilisé sous forme de transfusions ou transformé en médicaments pour traiter des pathologies hématologiques, neurologiques, rhumatologiques et dermatologiques. Sans une augmentation significative des dons, la France ne pourra pas assurer un accès durable aux soins pour ses patients. L’objectif pour 2024 dans la région des Pays de la Loire (par exemple) a été d’atteindre 23 000 dons de plasma. Un défi réalisable si les citoyens se mobilisent, que ce soit en Loire ou dans les Vosges…
Comprendre le plasma et son don
Le plasma représente 55 % du volume du sang, composé lui-même à 90 % d’eau. Contrairement au don de sang, le don de plasma se fait par aphérèse, une technique permettant de prélever uniquement le plasma tout en restituant les autres composants au donneur. Cette méthode a plusieurs avantages : elle permet de collecter trois fois plus de plasma qu’un don classique et évite toute perte d’hémoglobine, réduisant ainsi le risque d’anémie.
Un don de plasma dure environ 1 h 30, incluant une collation. Il peut être répété toutes les deux semaines, jusqu’à 24 fois par an. Les donneurs doivent être âgés de 18 à 65 ans et peser plus de 55 kg. Le matériel utilisé est stérile et à usage unique. Enfin, il est bon de noter que 95 % des donneurs renouvellent leur engagement, signe que le processus est bien toléré.
À quoi sert le plasma ?
Le plasma sert à la confection de médicaments. Il est également nécessaire à certains patients atteints de maladies auto-immunes (environ 500 000) qui ont besoin d’environ 50 poches toutes les 3 semaines, d’où l’importance de pouvoir augmenter les prélèvements. En 1990, 3 000 000 de poches étaient collectées, contre seulement 700 000 aujourd’hui.
Une dépendance inquiétante aux États-Unis
Le plasma est essentiel à la fabrication de trois types de médicaments :
Les facteurs de coagulation, utilisés contre l’hémophilie.
L’albumine, indispensable en réanimation ou pour traiter des brûlures graves.
Les immunoglobulines, anticorps nécessaires aux personnes immunodéprimées.
Actuellement, la France ne produit pas assez de plasma pour répondre à la demande croissante en immunoglobulines et est contrainte d’être dépendante des États-Unis, où les donneurs sont rémunérés et peuvent donner jusqu’à 104 fois par an. Ce modèle américain repose sur les populations les plus précaires, soulevant des questions éthiques majeures. Cette situation est d’autant plus alarmante que la demande mondiale en plasma continue d’augmenter.
Un début de solution ?
Lors d’un don, seul le plasma est collecté. Les autres cellules sont réinjectées. Les prélèvements ne pouvant se faire qu’à « La maison du don à Nancy », l’amicale des donneurs de sang de POUXEUX/ELOYES/JARMENIL envisage d’effectuer des navettes vers Nancy.
Mais pour ce faire, il faut un certain nombre de volontaires. Le transport serait pris en charge par l’amicale. Cependant, pour réunir suffisamment de donneurs, il faut un réservoir suffisant. Il faudra à chaque fois un minimum de 4 à 8 personnes et surtout qu’elles soient disponibles à une date précise, sachant qu’il faut compter, trajet compris, une matinée ou un après-midi.
N'hésitez-pas à vous manifester auprès des bénévoles, notamment, lors de la collecte de sang de ce 04 avril à Eloyes.
Vers une autonomie sanitaire
Pour garantir la sécurité et l’éthique du système transfusionnel, il est impératif que la France renforce sa capacité de production de plasma. La future usine du Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB) à Arras, qui devrait être opérationnelle fin 2024, marque une avancée en ce sens. Mais cela ne suffira pas sans une mobilisation accrue des donneurs.
L’EFS multiplie donc les campagnes de sensibilisation pour inciter la population à donner son plasma. « Nous ne pouvons pas accepter que notre approvisionnement dépende majoritairement des États-Unis », insistent les médecins. Le modèle français repose sur un principe éthique fondamental : la non-marchandisation du corps humain. Préserver cette éthique tout en atteignant l’autosuffisance en plasma est un défi crucial pour notre souveraineté sanitaire.
Il est temps d’agir. Donner son plasma, c’est sauver des vies et garantir un avenir plus sûr pour notre système de santé.
Rédaction : Alain Reynders
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