Ventron - Un hommage vibrant aux championnes olympiques vosgiennes

C’est au cœur du massif vosgien, là où l’histoire des sœurs Leduc a pris racine, que s’est tenue ce mardi 09 décembre l’inauguration d’une exposition exceptionnelle consacrée aux championnes olympiques vosgiennes. Un vernissage marqué par des témoignages chaleureux et la présence de nombreuses personnalités du monde sportif et institutionnel.

Une exposition née de solides partenariats

Portée par un élan collectif rare, l’exposition a pu voir le jour grâce au soutien de multiples partenaires :la Région Grand Est, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, le Massif des Vosges, la Communauté de communes des Hautes Vosges, les villes de Ventron et La Bresse, le Département des Vosges, le Crédit Mutuel, les Chalets Poirot, le Domaine de Montagne ainsi que du précieux relais de la radio Cocktail FM.

Un vernissage en présence de grandes figures

À l’ermitage du Frère Joseph, berceau des fameuses sœurs Leduc, le public a accueilli Blaise Gourtay, préfet des Vosges, Sylvie d’Alguerre, conseillère régionale Grand Est, Brigitte Vanson, maire de Ventron et de Sophie Tottoli, responsable animation, communication et culture à la Ville de La Bresse,

Des anciennes gloires olympiques ont été également de la fête :— Annick Pierrel-Vaxelaire (fondeuse)— Lionel Finance (ski alpin)— Francis Mougel, (Biathlon)— Christian et Philippe Poirot,— Daniel Claudon, (Biathlon)— les parents de Florine Valdenaire (Snowboard) et de Stéphane Poirot,— des membres de l’AS La Bressaude et de l’AS Ventron— et Élise Pellegrin, présente en visioconférence.

Marielle Goitschel lors des discours du vernissage

Baptiste Morel a accueilli l'assistance

Brigitte Vanson, maire de Ventron et Marielle Goitschel

Le vernissage a aussi été illuminé par la marraine de l’évènement,  Marielle Goitschel, septuple championne du monde, double championne olympique (+ une médaille d’argent en 1968), figure mythique du ski français. Sa verve et son franc-parler se  sont ajoutés à la sincérité de la démarche

Les Vosges, terre d’Olympisme depuis un siècle

Dans son allocution, Baptiste Morel, producteur éditorial chez TF1 et rédacteur en chef adjoint chez LCI, a rappelé combien les Vosges sont intimement liées à l’histoire des Jeux :

« L’histoire entre les Vosges et les Jeux olympiques est longue. Dès 1924, à Chamonix, les Géromois André Gegout (patinage de vitesse) et André Medy (ski de fond) y participaient. Mais c’est en 1960 que les premières Vosgiennes vont entrer dans la légende… les sœurs Leduc. Deux sœurs participant à la même olympiade, dans la même discipline, sous le même maillot. Elles ont ouvert la voie à Véronique Claudel, Annick Vaxelaire-Pierrel, Florine Valdenaire, Julia Clair, Élise Pellegrin, Delphine Claudel, Paula Botet… »

Quel lieu plus symbolique, en effet, que Ventron, terre natale de ce trio pionnier, pour célébrer ces femmes qui ont écrit l’histoire du sport français ?

Dix-sept tableaux pour raconter un combat et une fierté

L’exposition, composée de 17 tableaux photographiques légendés, retrace les parcours de ces athlètes. Marielle Goitschel s’est prêtée avec enthousiasme à l’exercice des commentaires, mêlant anecdotes, humour et passion.

Marielle Goitschel facétieuse a ravi les invités

Ces images mettent en lumière non seulement des performances, mais surtout des luttes :lutte pour l’égalité, pour la visibilité et pour la reconnaissance.

« Leur histoire raconte bien plus qu’un parcours sportif : c’est celui d’un combat féminin pour l’égalité, la visibilité et la reconnaissance », résume le texte de présentation.

Marielle Goitschel a elle-même souligné combien elle était heureuse de revenir dans les Vosges, évoquant l’héritage des sœurs Leduc, qui ont fait construire l’hôtel devenu aujourd’hui un superbe établissement cinq étoiles.

Quand la légende bouscule les idées reçues

Un moment savoureux a marqué la cérémonie. Interpellée par un invité évoquant sa médaille d’argent en 1968 et la formule selon laquelle « l’essentiel est de participer », Marielle a aussitôt réagi :

« Dis Alain, tu as fait du sport toi ? »L’intéressé répond : « Oui, du cyclisme en compétition. »— « Alors tu dois me comprendre… Quand tu prenais le départ, c’était pour faire 2e ? Non évidemment ! Seule la victoire compte ! »

Elle a poursuivi avec malice :

« Et puis cette phrase… Je crois bien que ce n’est pas de Coubertin ! Plutôt un évêque américain si j’ai une bonne mémoire ; faudrait voir… »

La rédaction a vérifié : Marielle avait raison.

La célèbre maxime provient d’un sermon prononcé à la cathédrale Saint-Paul de Londres lors des Jeux de 1908, par l’archevêque de Pennsylvanie qui avait déclaré : « l’important dans ces olympiades, c’est moins d’y gagner que d’y prendre part ».. Coubertin l’a reprise le soir même en la paraphrasant :

« L’important dans la vie, ce n’est point le triomphe, mais le combat ; ce n’est pas d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu. »

Une phrase passée à la postérité… et diversement appréciée des championnes dont l’objectif reste, toujours, la victoire.

Les parents de Florine Valdenaire ont commenté la photo consacrée à leur fille

 Élise Pellegrin, en vidéoconférence, a pu découvrir le cliché lui dédié

Marielle Goitschel avec des admirateurs et... Kenzo

« Championnes, sur les traces des sœurs Leduc » : une exposition comme un souffle d’inspiration

Entre mémoire, admiration et émotion, cette exposition offre un regard puissant sur des vies de courage et d’engagement.Elle raconte des femmes qui ont défié les pistes, les montagnes… et parfois les préjugés.

Une ode aux Vosges, à ses champions, et à la force de celles qui ont tracé la voie.

L’exposition qui sinue autour de la Chapelle de 1750, restera visible jusque mars 2026…Rédaction et photos : Alain Reynders