Uxegney - Couleurs de combat, couleurs de conscience, Sébastien Montag expose à l’Usine.
- actuvosges88
- il y a 18 heures
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Dans l’écrin brut de l’Usine d’Uxegney, là où le béton garde la mémoire des gestes ouvriers, les week-ends de juillet 2025 s’ouvrent à un autre genre de lutte : celle que l’on mène avec des pinceaux, des poings métaphoriques et une âme indocile. Du 5 au 27 juillet, de 14h à 18h30, l’artiste Sébastien Montag y dévoile une exposition saisissante, comme un uppercut au cœur de l’indifférence.

Du sport de combat à l'art pictural
Ancien boxeur professionnel, Sébastien Montag n’a pas raccroché les gants : il les a transformés en outils de création.
Sa toile, c’est un ring. Son geste, un combat. Et sa peinture, une manière de parler haut et fort, sans hurler. Il ne s’agit pas ici d’une simple reconversion, mais d’une métamorphose. Ce que le ring lui a appris — l’endurance, la stratégie, le choc frontal avec soi-même et les autres — il l’a injecté dans son art, viscéral et incandescent.
Une technique propre
Techniquement, Montag a inventé sa propre syntaxe plastique. L’acrylique y dialogue avec l’aérosol, les pochoirs avec les éclaboussures, et chaque toile devient le champ d’une tension maîtrisée. Ses œuvres ne se donnent pas d’un seul regard ; elles se découvrent, se traversent, se ressentent. Palimpsestes modernes, elles superposent les strates comme on empile les épreuves : avec gravité, mais sans résignation.
On peut y percevoir la rumeur du monde. Les convulsions de l’actualité. La colère muette des oubliés. Mais aussi, à travers chaque éclat de couleur, l’espoir tenace d’un lendemain possible. Rien de didactique pourtant, ni de figé : Sébastien Montag n’enseigne pas, il interroge. Il offre un miroir brisé dans lequel chacun peut reconnaître une part de son histoire, de ses silences, de ses combats.

Situé à Dompaire, l’atelier de l'artiste est un laboratoire de résistance picturale. L’histoire de l’art y croise celle des luttes humaines. Chaque œuvre est un poème en tension, une incantation pour les lucides et les écorchés. L’artiste y affirme que l’art peut frapper — non pour blesser, mais pour éveiller, secouer, réveiller ce qui dort sous la surface.
Un vernissage en présence de l’artiste aura lieu le samedi 5 juillet à 18h30
Pour celles et ceux qui souhaitent croiser le regard de celui qui peint comme on résiste.
Le public est ainsi convié à une épreuve sensible, un corps à corps symbolique avec la matière.

L’invitation est claire : regarder autrement, ressentir plus fort, penser plus large. Voir, dans chaque tache, une révolte ; dans chaque couche, une mémoire. Et peut-être, au détour d’un tableau, sentir s’ouvrir une brèche vers un futur plus juste.
L’entrée est libre, l’émotion, elle, est garantie.
L'adresse : L’Usine – Rue Victor Perrin à Uxegney (à quelques kilomètres d’Épinal).
Texte : Alain Reynders
Photo et affiche : Grand Angle association
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