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Remiremont - Dossier Hôpital - Maternité.

Suite à la récente visite du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, à Remiremont, le Président du Conseil de Surveillance de notre hôpital romarimontain, Philippe Cloché, lui a adressé le courrier suivant reproduit stricto sensu ci-dessous.


Philippe Cloché Adjoint à la Santé, Président du Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier de Remiremont.

Nous avons besoin d’un Directeur spécifique pour notre Centre Hospitalier.


Dr Philippe Cloché : 

« Monsieur le Ministre, je vous remercie d’avoir pris le temps de venir vous rendre compte par vous-même de l’état de notre Hôpital grâce - et je l’en remercie bien vivement - au député Christophe Naegelen. 

Votre venue a une signification profonde pour notre hôpital qui aura 50 ans en 2024 et qui a assumé sa mission de service public à la satisfaction générale jusqu’à il y a peu de temps. La situation délicate des hôpitaux publics, dans toute la France, vous est connue ; ses raisons aussi : pénurie de médecins annoncée depuis 20 ans (nécessitant maintenant la suppression effective du numerus clausus, voire l’activation de passerelles), pénurie de soignants, souvent démotivés, quittant le métier et fuyant les écoles d’infirmières, centralisation des moyens mettant sur les routes patients et soignants, et déshumanisant un peu plus la médecine, fuite vers le privé des spécialistes les plus compétents, désengagement des médecins généraliste des soins non programmés, organisation des soins de plus en plus centralisés, loin des réalités de terrain par une Administration hospitalière toujours plus nombreuse pour gérer la carence de médecins et soignants. Le Centre Hospitalier de Remiremont vient d’essuyer depuis tout juste un an : une attaque en règle pour des motifs qui ne doivent pas être minimisés, ni balayés, sans doute légitimes, peut-être fondés, en cours d’examen ; la justice nous le dira. Attaque en règle sournoise, encouragée et entretenue, par la presse et par des vengeances et intérêts malveillants. Mais les causes profondes sont les mêmes  partout en France, où le Service Public peine à être rendu. Dans les Vosges, loin de Neufchâteau et Vittel à l’Ouest et de Saint-Dié à l’Est, faute d’un hôpital à mi-chemin entre Epinal et Remiremont, à proximité de la voie rapide, deux hôpitaux ont une taille et un effectif insuffisants : Epinal, au Nord, dans les Vosges centrales, tournée vers Nancy, d’accès difficile au Centre de la ZUP, Remiremont, dans les Vosges méridionales, tournée vers la montagne et la Haute-Saône. Ces deux hôpitaux ont donné lieu à un projet médical commun qui devait aboutir à un : groupement hospitalier bipolaire Epinal/Remiremont avec des activités complémentaires : chirurgie prioritaire à Remiremont, avec un bloc opératoire neuf de 7 salles (hall opératoire de 3 salles avec flux laminaires pour l’orthopédie), médecine, cancérologie, radiothérapie à Epinal où la Clinique La Ligne Bleue assume presque toute la chirurgie. Des raisons extra-médicales - politiques - ont abouti, en Direction administrative commune, au déshabillage du C.H de Remiremont : cardiologie (perte des pacemakers, de l’USIC, puis du service), NB : des avis cardiologiques peuvent être nécessaires aux anesthésistes pour les nombreux opérés, âgés, poly-pathologiques, avis mal assurés par une présence cardiologique précaire), urologie (spécificité de Remiremont pendant 35 ans), diabétologie (spécificité de Remiremont avec circuit éducatif, Maison du Diabète). En fait, la Direction commune n’a jamais imposé l’entité Épinal – Remiremont, préférant évoquer la fusion, synonyme de poursuite du déshabillage entrepris.


À Remiremont, nous avons besoin d’une politique volontariste pour bien faire fonctionner l’existant, nous avons besoin d’un Directeur spécifique du site. Nous avons des médecins et chirurgiens temps-pleins et un personnel motivés : nous demandons des moyens de faire tourner nos équipements, sous exploités par rapport aux établissements libéraux (je pense au bloc opératoire neuf et au service de radiologie, pourvu d’un scanner neuf et d’une IRM).


Nous ne voulons pas voir les patients de notre territoire spécifique de 100 000 habitants, être contraints de partir vers les cliniques d’Épinal et Nancy. Nous vous demandons donc la

sanctuarisation des Urgences, de la Chirurgie, de la Maternité sur Remiremont. Les statistiques du Territoire attestent d’une perte de chances de 20 % en urgences

cardiologiques et neurovasculaires, par rapport au milieu urbain ; c’est pourquoi nous soutenons vigoureusement le dossier de Cardiologie spinalien pour l’installation de la Coronarographie. Ce n’est pas en mettant sur la route les patients et les soignants, que vous améliorerez les statistiques.


Je vous renouvelle, Monsieur le Ministre, tous mes remerciements pour votre visite, sur laquelle je fonde beaucoup d’espérance et reste à votre disposition à tout moment.

Avec l’expression de ma très haute considération,

Je vous prie d’accepter, Monsieur le Ministre, mes plus sincères salutations."

Philippe Cloché Adjoint à la Santé, Président du Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier de Remiremont.


Propos recueillis par J.C Bigorne

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