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Remiremont - Comme un conte de Noël et pourtant...

Alors que le canon gronde dans l’Est de l’Ukraine, un heureux concours de circonstances se produit actuellement au collège Christian Poncelet de Remiremont. En effet, une jeune ukrainienne, Mariia, récemment réfugiée dans notre ville avec sa maman et sa sœur, a intégré la classe Ulis du collège romarimontain dans un contexte quelque peu extraordinaire, pour ne pas dire miraculeux !


De gauche à droite Caroline Huguenin,professeure, Mariia Yurkevich, ukrainienne, Snejana, Jean-Pierre Charousset, principal, et Anri. (Photo Jean-Claude Bigorne)

Le choix est fait d’un management qui repose sur un partage de valeurs

Pour commencer cet article, passons par un petit retour en arrière avec le principal du collège Christian Poncelet, Jean-Pierre Charousset : « Débutons par l’ouverture d’un dispositif ULIS à la rentrée 2021, chargé d’accueillir des enfants à reconnaissance de handicap. Ceci, dans le même esprit, pour faire vivre l’égalité des chances. Pour aussi bâtir une communauté scolaire où les différences sont acceptées. Ouverture aussi à la rentrée 2021 d’une section sportive judo. Choix de proposer un sport qui est aussi un art martial, prônant les mêmes valeurs de détermination et d’engagement ; le respect de la règle et le respect de l’autre. Dans ce même contexte, l'affectation dans le collège, par la DSDEN (Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale) à compter du mardi 26 avril 2022, d’une jeune ukrainienne : Mariia Yurkevich, âgée de 14 ans, en provenance d’Odessa.

L’idée est venue de l’enseignante spécialisée en charge du dispositif ULIS, Caroline Huguenin, d’intégrer Mariia, au sein de son dispositif, pour un apprentissage de notre langue dans des conditions plus favorables qu’une simple intégration dans une classe du niveau de l’âge de Mariia (4ème). Les profils différents (pour lesquels des adaptations sont mises en place, pour compenser autant que faire se peut les handicaps) se combinent. L’entraide se met en place, valorisant celles et ceux qui deviennent pour le coup pédagogues. L’égalité et la fraternité prennent corps ».

Le monde des enfants sait réconcilier ce que les adultes se refusent de faire !

L’histoire s’apparente alors à un conte de Noël : d’emblée, une élève du dispositif ULIS se propose d’aider à l’intégration : apprentissage du français, découverte des lieux du collège, accompagnement sur les temps de récréation et de restauration scolaire, construction d’une vie sociale. Cette élève, âgée de 12 ans et demi, se prénomme Snejana et elle est d’origine russe, en France depuis sa plus tendre enfance. Des liens se créent entre les deux jeunes filles. L’image a une portée symbolique forte : le monde des enfants sait réconcilier ce que les adultes se refusent de faire ! Enfin, un élève de 12 ans, prénommé Anri, d’origine arménienne et russophone, vient apporter sa contribution en cas de besoin : il joue le rôle d’interprète et apporte sa contribution à l’intégration de Mariia qui, depuis qu’elle est arrivée sur le sol français, souhaite qu’on l’appelle Marie !


Le trio symbolique : Mariia Yurkevich, ukrainienne, Anri (d'origine arménienne) Snejana (d'origine russe). - (Photo Jean-Claude Bigorne)

Un témoignage émouvant

La jeune ukrainienne Mariia a bien voulu nous apporter son témoignage, ô combien émouvant. De sa plus belle plume elle nous a écrit (traduit du russe par son camarade Anri) : « Bonjour, maintenant je vais vous raconter comment je suis venue en France. J’ai quitté la ville d’Odessa où j’ai vécu toute ma vie. Le déménagement en France a été très difficile et long. J’ai voyagé pendant cinq jours en train, debout pendant 12 heures, nous étions six. Nous sommes partis le lundi soir et le vendredi nous étions à Nancy. Nous avons été reçus par une famille, moi ma mère et ma sœur et nous sommes reconnaissants de l’accueil chaleureux. Étant ici, dans les Vosges, depuis trois semaines, je ne pouvais pas réaliser que j’étais à l’étranger où je n’étais jamais allée. C’est plus facile de s’adapter, chez les français, car ce sont des gens très gentils. Je suis très reconnaissante à toute l’Union européenne pour votre accueil. J’espère que bientôt cette horreur prendra fin et que nous vivrons dans

un monde sans guerre ». Précisons ici, que la jeune fille Mariia a hâte de retrouver son papa resté à Odessa.

Propos recueillis par J.C Bigorne

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