Remiremont – Beau succès pour la conférence du Rotary sur les cryptomonnaies

La salle était bien remplie ce jeudi 15 mai à Remiremont, où près de 80 personnes ont répondu à l’invitation du Rotary Club pour assister à une conférence captivante sur le thème des cryptomonnaies. Sous l'impulsion de son président Jean Charles Tisserand et du rotarien Jean Claude Mourot, l'événement a bénéficié de l'expertise de Pascal Surga, ancien haut responsable dans le secteur financier, venu partager sa vision éclairée d’un phénomène monétaire en pleine évolution.

Une révolution monétaire née en 2009

Le Bitcoin, première cryptomonnaie à voir le jour en 2009, a marqué le point de départ d’une véritable révolution dans le monde de la finance. Conçu par une entité pseudonyme appelée Satoshi Nakamoto, ce système vise à proposer une alternative décentralisée aux monnaies classiques, sans dépendre des banques centrales ni des intermédiaires financiers.

Depuis lors, des milliers d’autres cryptomonnaies ont vu le jour, reposant sur un socle technologique commun : la blockchain. Cette technologie de registre distribué permet de garantir la traçabilité, la transparence et la sécurité des transactions, sans autorité centrale.

Entre engouement et prudence : un équilibre délicat

Lors de son intervention, Pascal Surga est revenu sur les grandes étapes du développement des cryptomonnaies, ainsi que sur l’intérêt croissant de certains États à développer leur propre version de ces monnaies numériques. La Chine, notamment, fait figure de pionnière avec son yuan numérique, s’appuyant sur une blockchain d’État, mais sous contrôle strict. Une manière pour le gouvernement de moderniser ses outils de paiement tout en gardant la main sur les flux monétaires.

Mais si les perspectives sont enthousiasmantes, elles n’en demeurent pas moins complexes. La volatilité des cours, les risques de cyberattaques, ou encore l'usage illégal de certaines monnaies virtuelles alimentent une certaine méfiance du grand public et des autorités.

Une monnaie, mais pas comme les autres

Contrairement à l’euro ou au dollar, une cryptomonnaie n’a pas d’existence physique. Elle est exclusivement numérique et s’utilise via des portefeuilles électroniques. Elle permet les paiements, les virements, ou encore la conservation de valeur, de manière entièrement dématérialisée. Cette singularité en fait un objet monétaire hybride, à la frontière entre innovation technologique et bouleversement économique.

Face à cet essor, les institutions s’organisent. En France, les plateformes d’échange qui permettent d’acheter, vendre ou échanger des cryptomonnaies doivent être enregistrées en tant que Prestataires de Services sur Actifs Numériques (PSAN) auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Coinhouse, entreprise française, a été la première à recevoir cette accréditation officielle en mars 2020, marquant un tournant vers une régulation plus claire du secteur.

Pascal Surga

Un public conquis et curieux

À l’issue de la présentation, le public, attentif et visiblement passionné, a multiplié les questions. Comment sécuriser ses cryptomonnaies ? Quelle est la différence entre une blockchain publique et privée ? Quels sont les risques liés à l’investissement ? Autant de sujets qui témoignent d’un véritable intérêt pour ces nouveaux actifs numériques qui, qu'on les soutienne ou qu'on s’en méfie, semblent désormais inscrits dans le paysage financier mondial.

En clôture de la soirée, Jean Charles Tisserand a salué « un moment d’échange particulièrement riche », soulignant « l’importance de comprendre ces nouvelles technologies pour mieux anticiper leur impact sur notre quotidien ». Une belle réussite pour le Rotary Club de Remiremont, qui a su offrir au public une plongée éclairée dans l’univers en pleine mutation des cryptomonnaies.

Rédaction : Alain Reynders

Photos : Rotary Club de Remiremont