Plombières-les-Bains - La fin pathétique des "thermes Napoléon".

Le couperet est tombé. Sans surprise, les thermes Napoléon à Plombières, c'est fini. En tous les cas sous cette forme. Malgré tout, la municipalité garde l'espoir...

Une liquidation judiciaire inéluctable

Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé, ce 23 janvier 2025, la liquidation judiciaire de la Nouvelle Compagnie Thermale (NCTP), gestionnaire des thermes Napoléon de Plombières-les-Bains. Cette décision marque l’épilogue d’une descente aux enfers amorcée depuis plusieurs années pour cet établissement emblématique. Bernard Bensaïd, PDG du groupe AVEC (ex-DocteGestio) et propriétaire des lieux, a exprimé, aux médias, sa tristesse et sa colère face à ce qu’il qualifie de « gâchis monumental ».

Un contexte difficile et des enjeux non résolus

Depuis cinq ans, les thermes Napoléon ont vu leur activité se réduire à peau de chagrin. La crise sanitaire de la Covid-19 a porté un coup fatal en 2020, avec la fermeture du centre balnéo-romain Calodaé et une baisse drastique de la fréquentation des cures thermales. Les deux dernières saisons n’ont accueilli qu’une centaine de curistes par jour, loin des 8000 enregistrés aux heures de gloire.

Déjà, en novembre 2023, la liquidation de la Nouvelle Société des Résidences Napoléon (NSRN), en charge de l’hôtellerie-restauration, avait contraint à la fermeture du Grand Hôtel et de plusieurs résidences, laissant une dizaine de salariés sans emploi. La liquidation de la NCTP aggrave le bilan social avec 16 nouveaux licenciements.

Un projet de sauvetage avorté

Face à cette situation, Bernard Bensaïd et François Vannson, président du Conseil départemental des Vosges, avaient proposé la création d’une Société d’Économie Mixte (SEM) afin de redynamiser l’activité thermale. Ce projet, qui prévoyait une collaboration entre le groupe AVEC et les collectivités locales pour investir dans la modernisation des infrastructures, n’a jamais vu le jour en raison de désaccords avec l’État, la région Grand Est et la mairie. « Les politiques qui ont refusé cette solution devront rendre des comptes », a martelé Bernard Bensaïd, qui s'est dit prêt à vendre les établissements en cas de propositions acceptables.

Un impact économique et social majeur

La fermeture des thermes marque une période sombre pour Plombières-les-Bains, autrefois surnommée « la ville aux mille balcons ». Nicole Nappée, guide touristique, s’alarme : « Le thermalisme engendre le tourisme, et sans thermes, les touristes ne viennent plus. » Martine Counot, ancienne salariée et propriétaire de gîtes, dénonce un manque d’investissements : « Les installations sont délabrées, et la fréquentation a chuté de manière drastique. »

Une lueur d’espoir ?

Malgré cet échec, la maire de Plombières-les-Bains, Lydie Barbaux, refuse de baisser les bras. Elle prévoit de demander une étude de repositionnement de la station en misant sur le bien-être et le médical. « Repenser les infrastructures, optimiser les énergies et réactualiser le concept Calodaé sont des pistes à explorer », explique-t-elle. Toutefois, cette renaissance dépendra de la mobilisation de partenaires publics et privés ainsi que de financements adéquats.

Conclusion

Plombières-les-Bains, qui a traversé de multiples crises au fil des siècles, devra une fois encore puiser dans ses ressources pour espérer un rebond. La liquidation judiciaire des thermes Napoléon est une page douloureuse de son histoire, mais certains habitants et responsables restent convaincus que cette station au potentiel unique pourrait renaître de ses cendres.

Rédaction : Alain Reynders

Photos : site Plombières