Gérardmer - Un week-end tatoué à l’Espace Lac et un premier salon haut en couleurs

Pour une première, c’en fut une belle ! Ce week-end, l’Espace Lac de Gérardmer accueillait la toute première édition du Salon du Tatouage et du Piercing, un pari audacieux relevé avec brio malgré les caprices de la météo. Pluie ou pas, les passionnés de l’art corporel ont répondu présent, curieux de découvrir un univers où l’aiguille se fait pinceau et la peau devient toile.

Un salon hautement pigmenté

Dès l’ouverture, le public a afflué pour rencontrer la quarantaine d’exposants venus de toute la région – et parfois d’encore plus loin – afin de partager leur savoir-faire. Des stands aux styles variés, du réalisme aux motifs polynésiens, en passant par le minimalisme graphique : il y en avait pour tous les goûts. Les visiteurs, entre admiration et tentation, se laissaient séduire par le talent des artistes, bercés par une ambiance conviviale, rythmée par les concerts de Très Hombres (tribute ZZ Top), les sets des DJ Crazy-VI et DJ Steph, ainsi que les démonstrations de danse de la DMA de Remiremont, tout en grâce et en énergie. Le tout orchestré par Cocktail FM, partenaire incontournable des grands rendez-vous gérômois qui, par ailleurs, a fêté ses 30 ans d’existence sur les ondes ce 28 septembre.

El Nino Solo lors de ses reprises de chansons françaises

Une petite dégustation de divers "Rhum maison" conçus à Colmar par "Burly Five"

Les très belles prestations de Danse Moderne Académy (DMA) de Remiremont

Le tatouage, une marque de soi

Autrefois marginal, le tatouage s’est imposé comme un véritable phénomène de société. Aujourd’hui, on estime qu’un adulte sur cinq en France porte au moins un tatouage, et la proportion grimpe en flèche chez les 18-35 ans.« C’est une manière de s’identifier, de se différencier, mais aussi de raconter une histoire », confiait un exposant. Car derrière chaque dessin se cache souvent un symbole, un souvenir, une émotion.

Longtemps perçu comme un signe de rébellion, le tatouage s’est démocratisé au point de séduire toutes les catégories sociales. Même les institutions les plus rigides ont évolué : depuis 2018, les policiers peuvent afficher leurs tatouages, pourvu qu’ils respectent la neutralité de leur fonction. De l’artisan au cadre, du sportif à l’infirmière, la peau tatouée n’est plus un tabou, mais un langage personnel.

Des artistes passionnés, des visiteurs conquis

Tout au long du week-end, le ronronnement caractéristique des dermographes a résonné dans le hall. Certains visiteurs venaient simplement observer, d’autres franchissaient le pas, parfois pour un tout premier tatouage.C’est le cas de Lara, jeune Vosgienne, qui après avoir arpenté les allées plusieurs fois, a finalement choisi de confier sa peau à “Ptit Chont” Charront (Nancy Ink), assisté de Lolé Lalou. Un duo bien connu des aficionados, fort de trente ans d’expérience dans l’encrage artistique. Résultat : une fine phrase stylisée, délicatement posée sous son omoplate, en une demi-heure à peine. Un souvenir indélébile… et un sourire radieux.

Lara aux mains de Ptit Chont et Lolé Lalou

Le tatouage Jack Sparrow primé à Gérardmer

Ptit Chont de Nancy Ink et Lolé Lalou

À noter que “Ptit Chont” n’est pas reparti les mains vides de Gerardmer: il a remporté le premier prix de la “Petite pièce Couleurs” pour une impressionnante réalisation à l’effigie de Jack Sparrow. Une distinction amplement méritée, saluée par ses pairs et par le public.

Une ambiance festive et prometteuse

Entre les aiguilles et les notes de musique, l’Espace Lac s’est transformé en un lieu de partage, d’expression et de découverte. Les animations se sont succédé dans une atmosphère bon enfant, prouvant que l’art du tatouage séduit autant par sa technique que par la passion qu’il inspire.

Malgré la météo maussade, l’événement a fait le plein et les organisateurs peuvent se réjouir d’un baptême du feu réussi. De. l’avis général, cette première édition ne sera pas la dernière : un week-end haut en encre et en émotions, qui appelle déjà une suite.

Rédaction et photos : Alain Reynders

Avec le concours de Lara