Flavigny-sur-Moselle – Trois jours en apnée avec le spectacle « L’Eau d’ici » et un beau succès à la clé
- actuvosges88
- il y a 40 minutes
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Pendant trois séances glacées où l’hiver a semblé vouloir jouer les trouble-fêtes, la Troupe du Ménil Saint-Michel a fait vibrer Flavigny-sur-Moselle au rythme d’une fresque rare : L’Eau d’ici. Trois représentations en apnée, à suivre le murmure d’un élément que l’on croit connaître et qui pourtant nous échappe, se dérobe, renaît.

Des tableaux mêlant chevaux et humains
Sous les projecteurs frémissants, quinze chevaux et une vingtaine d’artistes ont offert au public une traversée où l’eau est devenue maîtresse du jeu : ruisselante, joyeuse, inquiétante parfois, mais toujours essentielle. Au cœur de pistes transformées en lac éphémère, les jeux d’eau ont fusé comme des étincelles, défiant le froid mordant qui aurait découragé bien des téméraires. Les cavalières, quant à elles, ont glissé, dansé, plongé même, dans un bassin où la température aurait pu congeler les applaudissements. Et pourtant, elles souriaient, habitées par une joie qui réchauffait l’air autant que les cœurs. Le public leur a répondu par des « bravos » soutenus.




« J’écris, et l’eau me répond »
Pour porter cette odyssée, un conteur d’exception avait été invité : Jean-Marc Barr. Narrateur fluide, cavalier solaire, il a incarné avec sensibilité l’écrivain imaginant cette histoire d’eau comme on remonte un fleuve : lentement, avec respect, avec émerveillement. Sa voix, parfois comme un murmure de source, parfois comme une houle qui gronde, a guidé le public dans les méandres de ce récit où se sont mêlés les hommes, les chevaux et la mémoire du monde.



L’acteur, connu pour avoir glissé autrefois dans les profondeurs du Grand Bleu, s’est fondu dans l’univers équestre avec une simplicité qui a touché la troupe. « Il est toujours en train de travailler, de chercher la nuance juste, sans jamais perdre sa gentillesse », confiait Loïc Godec, maître des lieux. « Un vrai monsieur. Quelqu’un d’humble et prévenant », a murmuré Martine, la photographe, sourire aux lèvres.
Un clin d’œil délicat lui a d’ailleurs été offert dans le scénario : l’apparition d’un plongeur en apnée (joué par Bruno Susset), silhouette silencieuse rappelant l’un de ses emblèmes de cinéma, venu hanter un tableau comme un souvenir qui remonte à la surface.


Une création où l’art rejoint l’écologie
L’Eau d’ici n’est pas qu’un spectacle : c’est un cheminement. Une poésie vivante où le galop devient vague, où la sueur des chevaux ont répond à la bruine des machines, où l’homme, enfin, s’est souvenu que l’eau n’était pas un décor mais une condition.
La troupe a déroulé, ainsi une véritable odyssée sensorielle :poétique, lorsque les silhouettes des chevaux ont semblent flotter dans la lumière comme des esprits liquides ; spirituelle, dans la communion profonde entre l’homme, l’animal et l’élément ; romantique, quand l’eau a ravivé les souvenirs que chacun porte en lui et écologique, enfin, lorsqu’elle a rappelé les dangers du manque, les dérives de l’abondance, et la fragilité d’un cycle éternel que nous croyons immuable.




Un succès qui éclabousse le regard
La salle, a retenu son souffle. Les spectateurs se sont laissés emporter par les acrobaties audacieuses, les tableaux qui se sont déployé comme des pages d’un livre invisible, les effets ingénieux qui ont transformé un simple jet en éclat de magie. Chacun est ressorti de là un peu différent, un peu plus conscient peut-être, mais surtout émerveillé.


Flavigny-sur-Moselle a vécu trois espaces-temps où l’eau, les chevaux et les artistes ont parlé d’une même voix. Une voix douce, profonde, indomptable.Une voix qui dit : ceci est une histoire d’eau. Une histoire d’hommes. Une histoire sans fin.
Le dernier mot à Jean-Marc Barr : "Tu vois le cinéma, c'est plus cadré, plus industriel. Le théâtre se rapproche plus de ce que je viens de vivre au Ménil. Mais franchement, ici c'est tellement mieux, c'est unique. Vous avez un grande chance de pouvoir bénéficier de ce type de spectacle. Profitez-en les amis et préservez cette belle faveur"...
Rédaction Alain Reynders
Photos : Alain Reynders et Martine du Ménil Saint-Michel
Quelques photos du spectacle :

La détente avant les représentations

Loïc Godec, le gérant du Ménil Saint-Michel



































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