Ce samedi 28 janvier, Les spinaliens ont eu rendez-vous avec CONJUNCTIO dans ce magnifique écrin qu’a offert le théâtre municipal de la cité des images.
(crédit photo : Association Grand Angle Épinal)
Ce spectacle monté, chorégraphié par Céline Guillaume, a promis de la découverte du mystère et une autre vision de la création du monde. Conjunctio a été proposé grâce à un partenariat entre l’association Grand Angle Épinal et la Cie Le Lys Blanc.
« Aux origines de l’Univers, il y avait deux créatures : les gardiennes du Grand œuvre. Elles vivaient en harmonie avec les éléments qui les entouraient.
Complices, elles étaient comme des sœurs inséparables. Tous les unissaient : leur jeux, leur naïveté, leur tendresse.
Un jour, elles prirent conscience de leurs émotions, de leur part d’ombre, de l’animus qui sommeillait en elles.
Le Masculin faisait partie intégrante de ces deux créatures. Elles en explorèrent les facettes : la haine, la domination, la passion, la sensualité, le désir, la protection ainsi que bien d’autres démons, les démons qui nous habitent parfois.
En étant parfaitement harmonisées à leur part féminine et masculine, la conjonction parfaite « Conjuctio », la Femme put réellement naître et ainsi engendrer la venue de l’Homme, le premier sur la Terre »
Le moins que l’on puisse affirmer est que le pari a été tenu. Les artistes ont réussi à transférer toutes les émotions relatées dans le pitch, grâce à un jeu de scène envoutant, captivant
Céline Guillaume et Stéphanie Abrantes ont laissé exploser leur talent en déployant douceur, harmonie, sensibilité, mais aussi de la dramaturgie, de la tension.
L’ensemble a donné un spectacle construit, sensuel et enchanteur.
Les deux artistes ont laissé parler leurs émotions à travers des gestes calculés à la fois tendres et harmonieux et puis soudain plus rugueux plus tortueux. Le tout servi par des bandes sons et mélodies, soit créées par Florent Bourguignat, soit soigneusement sélectionnées dans le panel musical mondial. C’est également Florent Bourguignat qui a été aux manettes du son et lumière qu’il a dirigées avec maestria.
(Crédit Photo Association Grand Angle - photographie Daniel Visse)
Levons une partie du voile sur les danseuses
Céline Guillaume n’est pas une inconnue pour les spinaliens qui l’ont découverte depuis 2004 aux Imaginales d ‘Épinal. En effet, Céline est aussi une auteure littéraire de talent qui a réussi à allier ses deux passions, ses deux univers. A la question d’un spectateur après la représentation elle a précisé : « La danse et l’écriture, sont pour moi deux choses indissociables et les deux activités se conjuguent à merveille »
Céline a été danseuse classique avant de se consacrer à l’écriture en n’oubliant jamais la danse et sa pratique. La rencontre avec un chorégraphe, il y a plus ou moins 6 ans, lui a permis de titiller à nouveau le monde de la danse. Elle a, alors décidé de créer sa compagnie « Lys Blanc » il y a plus ou moins 4 ans et s’est frottée aux affres de cette activité et à l’administration à effectuer pour obtenir des débuts de subventions, des contrats dans les villes…. Comme elle a aimé le préciser, elle a été contrainte à se muer, parfois en « femme d’affaire » pour faire aboutir ses projets et faire exister sa Compagnie.
Forcément la pandémie n’a pas facilité la tâche. Mais tout qui connaît Céline, sait que c’est une battante et elle l’a démontré à nouveau.
( Crédit photo : Association Grand Angle Epinal)
Sur les planches Céline a été accompagnée de Stéphanie Abrantes, pour qui la représentation de ce samedi a été une première en théâtre. Pour un coup d’essai ce fut un coup de maître. Issue de la Salsa et de la Bamba, elle a suivi les recommandations de Céline pour s’adapter à ce nouveau style. Tellement bien, que les deux jeunes femmes ont de nouveaux projets en commun.
Un belle complicité entre Céline et Stéphanie
Les danseuses ont souvent donné l’impression de ne faire qu’une tant elles étaient synchronisées dans les gestes et les déplacements. A certains moments, les tableaux ont semblé relever de la magie alors qu’aucun artifice n’a été utilisé. Seules deux danseuses et leur talent ont suffi à sublimer ce qui a été présenté à un public, certes trop peu nombreux, mais entièrement conquis.
Les danseuses ont été fleuries et ovationnées à l'issue du spectacle (Photo Alain Reynders)
Les artistes ont d’ailleurs été longuement applaudies et fleuries avant qu’elles ne prennent le temps de discuter avec les spectateurs en toute simplicité et avec beaucoup d’humilité.
Durant ces échanges souriants, on a appris que ces partenaires ont travaillé 6 mois pour préparer cette représentation d’une heure. Elles ont confiés avoir répété jusqu’à 20 heures par semaine pour arriver à ce résultat et que certaines parties du spectacle étaient relativement physiques au niveau de la gestuelle et de la performance.
En toute simplicité, les artistes ont discuté longuement avec le public. On y a croisé Bernard Visse, l'ancien Directeur des Imaginales, la romancière Lætitia Reynders, des spectateurs venus de Belfort à l'image de Thierry...(Photo A.R)
« Et au final, nous trouvons qu’une heure c’est trop court. C’est tellement plaisant de danser devant vous tous, que nous aurions bien prolongé » ont-elles confié, amusées.
Pour conclure, il s’agit d’un spectacle à recommander à tout qui souhaite passer un bon moment de partage avec des artistes qui ont l’envie de donner le meilleur d’elles-mêmes.
Alain Reynders
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