Depuis quelques jours le Parc de la Maison Romaine, hôte de diverses expositions a accueilli les œuvres de l’architecte Christophe Aubertin, au titre teinté d’humour et de prévention « Ceci n’est pas une chavande »
Un vernissage réussi à l'ombre, dans le parc
C’est devant un parterre de personnalités spinaliennes que l’exposition a été inaugurée ce vendredi 23 juin. Il est vrai que celle-ci ne pouvait trouver meilleur écrin, pour exposer ces œuvres en bois vosgien naturel (qui ont rappelé l’artiste belge Arne Quinze) pour agrémenter les bords de la Moselle
Chavande, chavande ? Mais qu’est-ce donc ?
La chavande est un terme bien spécifique qui fait partie de l’ADN vosgien. À la base, la chavande est une tradition païenne liée l’adoration du soleil et du dieu « Benelos » (ballons » ) qui donnera, d’après certains érudits, le nom à des sommets vosgiens bien connus.
Cette tradition a décidé, qu’à la saint Jean (solstice d’été – le 24 juin), un bûcher composé de rondins et volontairement élevé pour être vu soit érigé sur les sommets des vallées de la Moselle, de la Moselotte, des Vosges et de la Thur (rivière alsacienne) afin d’y bouter le feu…
Et forcément, les constructions de l’architecte nancéien auraient pu prêter à confusion, d’où la précision, probablement nécessaire.
Ces œuvres installées dans le parc lui ont conféré une note « magique » toute particulière et les jeux de lumières provoqués par d’insidieux rayons de soleil qui se sont immiscés dans les interstices laissés entre les structures boisées, ont donné lieu à de magnifiques images colorées et des ombres improbables
Une exposition issue d'un projet collectif
La municipalité soucieuse d’offrir des pans de culture gratuits aux spinaliens a souhaité faire appel, pour cette saison, à l’architecte Christophe Aubertin, au collectif Bob & Ben (Nancy) associé aux étudiants de l’école supérieure d’Art et de Lorraine (ESAL) d’Epinal afin d’inviter le visiteur à s’approprier l’endroit autant en espace vert d’agrément qu’en un parc public.
Cette approche particulière a obligé le public à imaginer le parc de la maison romaine autrement, de le redécouvrir, de toucher ce bel épicéa transformé, et même de le figer en souvenir photographique.
Un moment de détente assuré. L’exposition pourra être admirée chaque jour et chaque nuit du 24 juin au 23 septembre.
Texte : Alain Reynders
Photos : Dominique Andrès & Dany Beaudot
