Épinal - Folles Journées du Vélo : quand la ville pédale au rythme du jeu et de la fête.

Chaque mois de septembre, Épinal remet la bicyclette au cœur de sa ville et de ses rues. Mais cette année, les Folles Journées du Vélo ont choisi d’innover : exit la grande parade de vélos décorés! Place à une chasse aux défis qui a transformé le centre-ville en vaste terrain de jeu. Entre patrimoine et petits commerces, les participants ont exploré Épinal à coups de pédales, d’énigmes et de rires, avant de laisser la place, le lendemain, aux grandes chevauchées de la Roue des Forts à Sanchey.

Le centre-ville métamorphosé en terrain d’aventures

Samedi après-midi, ils étaient plus d’une centaine à enfourcher leurs vélos, des familles au complet, des amis costumés, des passionnés curieux. Sur la ligne de départ, pas de chrono ni de compétition : juste l’envie de s’élancer vers une ville réinventée.Les équipes s’arrêtaient de défi en défi, parfois pour une dégustation à l’aveugle de thés ou de cafés, parfois pour deviner les secrets d’un chocolat primé ou fabriquer un objet en bois. Chaque halte devenait une surprise, une parenthèse ludique, un prétexte à redécouvrir ce que l’on croyait connaître. Comme une chasse au trésor grandeur nature, où le trésor se trouvait autant dans le sourire des enfants que dans la complicité retrouvée des grands.

Le village vélo, cœur battant de la fête

Place de l’Âtre, le village vélo a vibré au rythme des animations. Les plus jeunes, juchés sur leur draisienne, ont tracé leurs premiers virages sous l’œil attendri des parents. Les plus grands ont testé de nouveaux modèles, ont échangé avec des clubs, et appris les bons réflexes pour rouler en sécurité.Là, tout a été pensé pour que le vélo se conjugue à tous les âges et à tous les usages. Les rires se sont mêlés aux clochettes-klaxons, les discussions aux cliquetis des chaînes. Dans cette atmosphère festive, chacun a trouvé sa place, du sportif aguerri au simple flâneur.

Quand le vélo rime avec solidarité

Le dimanche, le décor a changé mais pas l’esprit. À Sanchey, autour du lac, s’est élancée la Roue des Forts, rendez-vous désormais indissociable des Folles Journées. Les parcours se succédé – 20, 30, 50 kilomètres en VTT, une boucle gravel de 75 km, ou encore un tracé de 40 km pour les VTTAE – offrant à chacun son défi, du simple amateur au vététiste chevronné.Mais au-delà de l’effort, cette journée a porté une valeur supplémentaire : celle de la solidarité. Les inscriptions ont permis, en effet, de soutenir une association locale accompagnant des personnes autistes, grâce à l’engagement du Rotary Club d’Épinal. Pédaler est devenu, alors, un geste double : pour soi, pour sa passion, mais aussi pour les autres.

Une ville façonnée par la petite reine

Il faut dire qu’Épinal s’y prête à merveille. Avec ses 1 400 km de pistes VTT, sa véloroute de 73 km et ses sentiers adaptés à toutes les pratiques, la cité vosgienne mérite son titre de « Terre de vélo ». Chaque virage, chaque côte, chaque descente devient le théâtre d’une pratique qui ne cesse de fédérer. Les Folles Journées ne sont qu’une vitrine parmi d’autres de cette culture profondément enracinée.

Pédaler autrement

Cette onzième édition a prouvé qu’un événement peut changer de formule sans perdre son âme. Moins spectaculaire que la parade d’antan, sans doute, mais plus intime, plus complice, presque plus authentique. Ici, pas de foule amassée sur les trottoirs pour regarder passer un cortège : ce sont les participants eux-mêmes qui ont fait vivre la fête, devenant acteurs plutôt que spectateurs. Au bout du compte, les Folles Journées du Vélo auront rappelé une évidence : à Épinal, la bicyclette n’est pas qu’un moyen de transport, c’est une manière de rencontrer sa ville, ses habitants, et parfois même soi-même.

Rédaction : Alain Reynders

Photos : Magnum Radio, Office du tourisme Epianl et captures d'écran Vosges TV