Saint-Étienne-lès-Remiremont - La chavande incendiée renaît de ses cendres grâce à un formidable élan de solidarité

La fête devait être belle, elle le fut malgré tout. Mais elle aurait pu tourner court. Dans la nuit de vendredi à samedi, un acte de vandalisme est venu bouleverser les préparatifs de la Saint-Jean à Saint-Étienne-lès-Remiremont. La chavande en forme de ballon de rugby, patiemment érigée par les membres du RC2V (Rugby Club Deux Vallées), a été la cible d’un incendie criminel vers 1h50 du matin.

Une mise à feu non désirée, en préambule

Les pompiers, rapidement dépêchés sur place, n’ont rien pu faire pour sauver la structure pourtant composée de bois bien humide. À leur arrivée, le brasier avait déjà réduit en cendres l’œuvre collective du club, fruit de plusieurs jours de travail. « Celui ou ceux qui ont fait ça ont dû mettre du temps, venir avec un gros bidon d’essence… Une chose est sûre : s’ils voulaient nous atteindre, c’est réussi », confie amèrement Bertrand Aubert, membre du club. Le président, Jérémy Mougin, se dit quant à lui "anéanti". Une plainte a été déposée dès le lendemain matin.

Cet incendie n’est pas sans rappeler celui survenu en 2022 à Épinal, sur le Champ de Mars, où une chavande avait également été détruite avant la Saint-Jean. À l’époque, le maire Patrick Nardin dénonçait « un acte imbécile et dangereux par des auteurs sans cervelle ». Deux ans plus tard, la bêtise semble avoir frappé de nouveau.

Une mobilisation d'exception pour que la fête ait, quand même lieu

Cette nuit sombre a été suivie d’un élan lumineux : la mobilisation. Face à l’adversité, les membres du RC2V ont su rassembler. Un appel à l’aide lancé sur les réseaux sociaux et relayé par SMS a déclenché une vague de solidarité impressionnante. Joueurs actuels et anciens, amis du club, bénévoles, bûcherons, entreprises locales, grandes surfaces : tous ont répondu présents.

En quelques heures, les débris ont été déblayés, les matériaux réunis, et une nouvelle structure – un tipi – a été bâtie pour maintenir la fête. « C’est ça l’esprit d’équipe, la solidarité. On ne lâche rien »,avait déclaré Jérémy Mougin, tronçonneuse à la main, les yeux cernés mais le cœur regonflé.

Et la magie a opéré

Samedi soir, telle un phénix, la chavande reconstruite s’est embrasée comme prévu sur le terrain de la Moutière, sous les applaudissements d’un public nombreux, ému et heureux. Un joli pied de nez à ceux qui avaient tenté de saboter l’événement. Plus qu’une fête, ce fut un moment de communion et de fierté collective.

Rédaction : Alain Reynders

Photos : Muriel Mougin