Eloyes – Près de 800 spectateurs pour lever le voile sur "Les mystères cachés de la forêt Vosgienne"
- actuvosges88
- il y a 16 heures
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Un souffle d’enchantement a traversé l’Espace culturel d’Eloyes ce week-end de Pentecôte. À l’orée de la forêt vosgienne, entre ombres légendaires et notes envoûtantes, plus de 800 personnes sont venues découvrir un conte musical aux accents d’authenticité, tissé par des plumes locales et porté par les voix candides des enfants de l’école des Tilleuls.

La joie sur les visages lors du salut au public
Un projet artistique et culturel au cœur de la forêt
Sous le titre évocateur Les Mystères cachés de la forêt vosgienne, le spectacle a déployé, durant deux soirées magiques, un univers où se sont croisées les légendes oubliées d’hier et les préoccupations environnementales d’aujourd’hui. À la création de ce conte : l’autrice Laetitia Reynders, qui a voulu réconcilier les jeunes générations avec le patrimoine légendaire de leur région tout en les sensibilisant aux menaces qui planent sur les massifs vosgiens.
« Il s’agissait de rappeler que nos forêts, aussi belles soient-elles, souffrent en silence. Et de montrer que nos enfants, trop souvent happés par les écrans, peuvent encore vibrer au rythme des histoires anciennes, à condition qu’on leur tende le livre, qu’on leur ouvre la porte des légendes », a confié Laetitia Reynders.

Deux ans de création patiente, un rêve devenu réalité
Le projet, imaginé dès 2019 par le Marching Band des Sans Pistons, avait été mis en sommeil par la pandémie. Mais à l’automne 2022, la possibilité de création est revenue : plumes, partitions, ateliers scolaires et répétitions ont peu à peu donné vie au spectacle. Les enfants de l’école des Tilleuls ont prêté leur voix et leur cœur à cette aventure, guidés par des enseignantes passionnées et accompagnés par des artistes de talent.




Une épopée contée au cœur des légendes Vosgiennes
Au fil de ses recherches, l’autrice a puisé dans le terreau riche et mystérieux des récits oubliés, réveillant des figures endormies dans les brumes du massif du Fossard. Tel un grimoire ancien entrouvert sous la lune, le spectacle a levé le voile sur tout un bestiaire de personnages fantastiques, nés de la mémoire populaire Vosgienne.
Le public, émerveillé, s’est laissé entraîner dans le sillage capricieux de Culà, petit lutin moqueur aux pieds agiles, a frissonné aux côtés de Gothon, la sorcière énigmatique de Retournemer, a suivi les espiègleries du Sotré, ce génie farceur des montagnes. Puis est apparue Polybotte, fée cristalline aux larmes gelées, gardienne silencieuse des eaux froides de la Sylve, tandis que les voix s’élevaient pour évoquer le réputé Saint-Mont, les mystères du Pont des Fées, ou encore l’étrange malédiction du Chariot de Loremont, dont les roues grincent encore dans l’imaginaire de ceux qui savent écouter.
Entre frissons d’enfance, éclats de rires complices et silences suspendus, la salle a plongé dans un bain de folklore ancestral, comme si les arbres eux-mêmes, derrière les murs, retenaient leur souffle pour écouter. Une immersion sensible et ensorcelante, où chaque note, chaque mot, ravivait la mémoire enchantée de la forêt vosgienne.

Une salle comble et un total de plus de 800 spectateurs.


Une scène vibrante de vie, d’émotions et de lumière
Ce sont près de 115 intervenants qui se sont relayés sur scène : 75 élèves et une quarantaine de musiciens du Marching Band ont animé cette fresque vivante. Le conte a été narré par de jeunes conteurs, tandis que les chansons, créées pour l’occasion, ont été interprétées avec une ferveur touchante par une chorale enfantine éphémère mais éblouissante. Le tout, porté par une régie sons et lumières digne des plus belles soirées culturelles, dirigée par Frédéric Barderot et Dominique Marotel.








La salle, comble à chaque représentation, a vu défiler de nombreuses personnalités : André Jacquemin, maire d’Eloyes, François Vannson, président du Conseil départemental, différents adjoints et conseilleurs de la commune, Philippe Bonnard, conseiller pédagogique, Jean-Nicolas Mathieu, musicien, professeur de chant et chef de chœur pour l'occasion, l’autrice Laetitia Reynders, ainsi que le compositeur Arnaud Loichot, venu tout droit des Hautes-Alpes.
Une communion entre générations, musique et mémoire
« C’était génial de voir les enfants pleinement investis dans leurs chants. On voyait qu’ils vivaient leur moment », s’est émue Jacqueline, une spectatrice loya. Et comment ne pas vibrer, lorsqu’enfants et adultes chantaient à l’unisson, mêlant leurs voix en un seul souffle de forêt ?

L'autrice accueillie et fleurie sous les salves d'applaudissements


Laetitia Reynders et Arnaud Loichot, le compositeur venu des Hautes-Alpes

Sébastien Jeangeorges, initiateur du projet, Laetitia Reynders créatrice du conte et Arnaud Loichot, le compositeur des chansons

Le salut final - à droite à côté de Laetitia, Jean Nicolas Mathieu le professeur de chant

Sous les projecteurs, entre acclamations, applaudissements et regards étoilés, les principaux artisans du projet — Laetitia Reynders, Arnaud Loichot, Jean-Nicolas Mathieu et Sébastien Jeangeorges — ont été chaleureusement salués par le public. Deux heures de pure magie, deux soirs gravés dans les cœurs. Un succès, oui, mais surtout une promesse : celle que les contes ne meurent jamais, tant qu’il y aura des enfants pour les écouter… et des artistes pour les faire renaître.
Rédaction et photos : Alain Reynders
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