"Les Villages vosgiens, tout comme les autres de France doivent garder leur âme et leur authenticité". C’est l’appel qu’a lancé et répété à l’envi; depuis des années, le journaliste Pierre Bonte
Photo de l'équipe du "Petit Rapporteur" lors de la dernière émission le 28 juin 1976 - De gauche a droite, en haut : Jean Piere Manquillet, réalisateur, Daniel Prevost, Jacques Martin, Stéphane Collaro, Bernard Lion, co-producteur, le dessinateur Piem
Assis : Pierre Bonte, Jacques Clément, directeur de production. ( manque sur la photo : Pierre Desproges avait quitté l'émission quelques semaines auparavant). - Photo facebook Pierre Bonte.
Un journaliste emblématique :
Il a débuté sa carrière pour « Ouest France » avant de rejoindre « Europe 1 » en 1959. Pour cette station de radio, il a assuré l’émission « Bonjour Monsieur le Maire » qui l'a consacré tout en le calant dans une case, celle de défenseur d’une certaine ruralité. À travers son émission il est allé à la rencontre des gens des campagnes et les a mis en lumière. Ce sera le début d’une vie entière dévolue aux portraits des ruraux et à la défense de leurs villages.
Grâce à "Bonjour Monsieur le Maire" il a été repéré par un certain Jacques Matin qui l’a recruté pour participer à son émission « Le Petit Rapporteur ». C’est ainsi qu’il a rejoint Daniel Prévost, Pierre Desproges, Stéphane Collaro et Piem. Pour eux, Pierre a eu quasiment la même mission que pour Europe 1, mais cette fois, sous l’œil des caméras. Il a, d’ailleurs, été avec Pierre Desprosges l’instigateur de la présentation humoristique et mythique du village de Montcuq et en ont fait la renommée. À tel point que, depuis avril 2007, existe à Montcuq une rue « Le Petit Rapporteur » qui a été inaugurée par Pierre Bonte.
(Photo Brigitte Mrl - Facebook)
Rencontre au Festival de Toul Flamboyante
Il a été présent les deux jours du Festival. Installé dans une partie du cloître protégée du vent, le journaliste a pris place devant sa table, un peu esseulé, entouré de quelques exemplaires de ses livres.
Les plus anciens l’ont rapidement reconnu et certains sont venus le saluer ou quémander une dédicace ou une photo. Les autres, les plus jeunes sont passés, sans grande attention envers cet homme qui, pourtant, est une figure, un monument du journalisme en France.
J’ai profité de ces moments calmes pour lui rappeler notre rencontre à Bondues en 2016.
« Aaah Bondues, cela remonte déjà à un certain temps (ndlr : 8 ans). C’est le Nord, c’est chez moi cela. J’aime, bien ce salon » s'est-il exclamé.
Alain Reynders (AR) – Vous êtes un peu seul dans cette salle ?
Pierre Bonte (PB) – C’est vrai et je m’ennuie un peu, loin de mes camarades, mais, soyons clairs : c’est moi qui ai demandé à ne pas être installé dans l’allée principale du cloître à cause de ce vent et de ce froid. À mon âge ce n’est pas possible d’être exposé dans de tels courants d’air (Pierre Bonte à 92 ans) Mais l'endroit pour dédicacer est, non seulement insolite, mais aussi superbe. Quel beau patrimoine!
AR - Quel est le sujet le plus évoqué avec vos lecteurs ?
PB - D'abord le "Petit Rapporteur" qui a marqué les esprits des plus anciens et ensuite, on parle beaucoup de la sauvegarde de l’âme des villages. Quelque part, c’est le combat de ma vie. Vous habitez un village dans les Vosges ?
AR - Oui à Eloyes, entre Remiremont et Épinal. C’est une municipalité de +- 3.200 habitants
PB - Alors, vous pouvez me comprendre. Un village doit garder son authenticité. C’est tellement beau d’entendre raconter les anciens, de découvrir des recettes propres à chacun avec ses spécificités, de découvrir un patrimoine et/ou un savoir-faire que tant de citadins n’imaginent même pas. C’est la vraie France. Vous avez aussi de magnifiques localités semblables dans vos belles Vosges. Préservez-les, parce que ces villages, ce sont les vrais trésors de la France. Ils sont une richesse insoupçonnée » a-t-il conclu
Nous avons continué notre discussion passionnante sur le même thème jusqu'à l'arrivée d'un nouveau lecteur : place à la dédicace.
A recommander, entre-autres, ce petit livre simple concis et tellement réaliste quant à la situation de nos villages
(Photos Alain Reynders)
Alain Reynders.
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