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Remiremont – Benoît Poelvoorde est venu « en ami » au Majestic, pour « Passion Cinéma » …

Dernière mise à jour : 15 juil.

Lors d’un tournage en cours à Plombières, les responsables de « Passion Cinéma » ont proposé à Benoît Poelvoorde une "Rencontre-cinéma" au Majestic. L’acteur avait répondu un « oui » franc et quelques semaines plus tard, malgré un agenda chargé, Benoît Poelvoorde a respecté sa parole et est venu s’amuser avec son public.


Une projection d’un de ses films, choisi par l’acteur

Le public a été accueilli pour la ,présentation du film par Jean-Charles Contaud une des chevilles ouvrières de l'association "Passion Cinéma". Il a précisé que le comédien belge a souhaité que soit projeté le film « Les Émotifs anonymes ».

Pourquoi celui-là plus qu’un autre ?


« Parce que je le trouve mignon et qu’il m’a permis de rencontrer, par la suite, beaucoup d’émotifs anonymes » a déclaré Benoît, un peu plus tard.

Et il est vrai que ce film est drôle, attendrissant et met en avant une particularité qui touche certains d’entre-nous et qui représente, parfois, un frein à leur épanouissement. Admirablement servi par Benoît Poelvoorde, mais aussi par Isabelle Carré et le jeune Pierre Niney, le film a touché les spectateurs et les a, aussi, fait beaucoup rire.

« Mais en fait, je m’en fous du film c’est vous que je voulais voir » a précisé Benoît. Le ton était donné….

Une arrivée de l’acteur sous un "standing ovation" de plus de 200 personnes.

Il est venu en trottinant et presque gêné de cet accueil très chaleureux des Vosgiens… Dès son entrée, les photographes de presse ont illuminé l’acteur comme sur l’entrée d'un tapis rouge d’une autre ville française connue pour son appétence cinématographique. Mais sincèrement, sans chauvinisme, c’était mieux à Remiremont….

L’acteur, atteint d’un début d’extinction de voix a rappelé que, finalement, l’alcool de mirabelle allait peut-être pouvoir l’aider à tenir le coup. Un appel entendu par les Vosgiens qui l’ont ensuite alimenté, durant la soirée, de ce divin breuvage.

« Hey, avec vous les Vosgiens, j’aurais dû faire un film, non sur les émotifs, mais sur les alcooliques anonymes » a-t-il dit hilare.

Benoît a d’abord voulu remercier les Vosgiens pour leur chaleur, leur accueil, leur gentillesse, naturelle. « Je vous jure, je n’ai jamais vu cela nulle part. Je me sens chez moi en venant dans les Vosges. Vous êtes géniaux et c’est pour cela que je suis ici ce soir. Pour vous, rien que vous !»

Patrick Perret et Benoît Poelvoorde

Le directeur du Majestic Jean-Charles Durand a aussi été bluffé par l'extrême gentillesse de l'acteur : "Je n'ai jamais vu cela. Le temps qu'il a consacré au public en posant pour mille photos, embrassades, dédicaces, fous-rires, c'est du jamais vu. C'est vraiment quelqu'un de naturellement généreux".


Un « question-réponse », parfois déjanté, s’est improvisé entre le public et son acteur préféré.


Quel a été votre film préféré dans votre filmographie ?

Bah, ce n’est pas simple à dire. Pourquoi ? Parce que certains films ne sont pas toujours dans un thème très agréable à jouer et pourtant, parfois, c’est dans certains de ceux-là que je me

m’amuse le plus. Tout dépend de l’ambiance sur le plateau de tournage, de l’entourage, etc. A contrario, d’autres peuvent être plus légers mais moins marrants à jouer. Mais bon voilà, c’est ainsi. Par contre vous pourriez me demander quel est celui que j’ai aimé le moins jouer… C’est Astérix. C’est une grosse machine où beaucoup d’argent est engagé et du coup, chaque comédien a peur de mal faire, ce qui crée une certaine tension. Non, vraiment, celui-là, je ne me suis pas amusé à le jouer. On peut même dire que j’ai souffert. J’aime mieux les plus petites productions. »


Et pour celui qui est en cours actuellement ?

Ah, mais celui-là (NDLR : "La Bonne Étoile" de Pascal Elbé), j’aime vraiment bien. Il y a une belle ambiance même, si comme je le disais, le thème n’est pas forcément joyeux. T’imagines, le gars qui durant la 2e guerre mondiale, déserte, par lâcheté ou par peur et qui décide de prendre un nom juif pour passer incognito pendant le conflit. Une idée de génie, tu parles… Et pourtant, j’adore l’ambiance de tournage et je m’amuse bien….

Du rire et encore du rire ....

On ne vous voit pas souvent aux avant-premières...

Ah, mais c’est vrai et ce genre de rencontre est très rare. En fait, je ne fais plus d’avant-premières parce qu’apparemment, je prends beaucoup de place. Dès que je suis lancé, on ne m’arrête plus et c’est un peu contrariant pour les acteurs qui m’accompagnent. (rires)


Avez-vous hésité longtemps entre le métier de dessinateur et celui d’acteur ?

Ouh là… Si je rentre dans les détails, on va en avoir pour la nuit. On dira pour faire court qu’après avoir rendu service pour dépanner un comédien blessé dans une pièce de théâtre, on m’a fait des propositions et un peu par bravade ou insouciance, j’ai dit « oui » …(rires)

Après, en 1992, j’ai co-réalisé, co-scénarisé et co-produit, « C’est arrivé près de chez vous ». Bon ben voilà, on sort ce film documentaire parodique avec nos petits moyens et qui a été entièrement tourné en Belgique. Une parodie de « Strip-tease », une émission belge créée en 1985, que nous aimions beaucoup. Tu vois, déjà, je pensais à vous, les Vosgiens, puisqu'on y évoquait l’affaire du « Petit Grégory » avec cette scène culte où le tueur en série invite les reporters faisant un film à son sujet, à boire un Petit Grégory. Et donc, chacun remplit son verre d'une « larme de gin » et d'une « rivière de tonic », puis y jette « la p'tite victime » : une olive attachée par une ficelle à un morceau de sucre. Lorsque le sucre fond petit à petit, il oblige l'olive à remonter à la surface. Le premier des participants dont l'olive remonte le plus rapidement a perdu : il doit payer l'addition. (rires dans la salle accompagnés de OOhhh) Ben oui, je sais…. Bref, sans rien comprendre, on se retrouve propulsé au festival de Cannes et on y gagne le Prix SACD semaine de la critique et le Prix spécial de la jeunesse. Moi qui n’ai jamais pris l’avion, me voici en train de passer d’un zinc à un autre, d’un pays à l’autre…La folie. Mais dans mon esprit, après ce film, j’allais retourner à mon projet de dessinateur… D’ailleurs, quand on me demandait si j’allais continuer dans le cinéma, je répondais simplement : « Non ».


Et puis après j’ai vite compris le truc. Je t’explique : Lorsque l’on m’a proposé de faire les randonneurs (1997), j’ai lu le contrat et je me suis dit que, finalement, gagner ce que l’on me proposait pour réciter quelques lignes ce n’était pas mal. (Il marque un moment de silence, reprend sa respiration et poursuit.) Le moment du tournage arrive. Là, un responsable de la production m’a amené une enveloppe avec des billets dedans beaucoup de billets et me précise qu’il y en aura une chaque semaine. Là, j’ai appelé mon épouse en Belgique pour lui expliquer ce que j’avais comme argent en lui faisant la promesse d’être économe pour ramener le maximum à la maison. Et donc, j’ai vécu la première semaine comme un vrai radin. Je n’acceptais aucun verre à boire pour éviter de devoir remettre une tournée après. Pour manger, j’achetais le strict minimum, même au resto, je radinais. Puis Carine Viard, une des comédiennes du film, a vu qu’il y avait un truc qui clochait. Elle m’a dit : « Pourquoi, tu ne prends jamais rien ? » Je lui ai répondu : « Ben parce que je ne veux pas toucher à mon capital, mon, salaire »

« Non mais t’es con ou quoi ? Ce que tu as dans l’enveloppe, c’est en plus de ton contrat, ce sont des défraiements pour tes dépenses sur place » m’a-t-elle rétorqué, hilare.

À partir de ce moment-là, j’ai été le type le plus généreux du tournage. Et lààààà une tournée par ci. Et lààà une tournée par là. Hop, hop, hop, les verres pour l’équipe. Donc j’ai compris que je ne ferais pas dessinateur. Con ? Peut-être, mais pas longtemps, hein (rires)


Quel conseil donneriez-vous aux étudiants en théâtre ou en école de cinéma ?

Là, je ne vais peut-être pas me faire des amis. Les cours ? Pffftt… Comment dire ? Ce qui est intéressant ce ne sont pas les profs et leurs cours, mais plutôt les rencontres que tu vas faire avec d’autres étudiants de ton âge qui ont des idées, des projets… Oui, les rencontres, c’est bien. Maintenant, pour apprendre, je vais te conseiller de regarder jouer des gens comme Bernard Blier, Noiret… Ça, c’étaient des acteurs, des exemples. Et puis il y a eu cette belle émission « Strip-tease ». Là, c’est vraiment une bonne école du cinéma. Surtout la version belge, parce qu’à l’époque, les concepteurs restaient 15 jours en immersion avec les gens et se mettaient au niveau de leurs rencontres, sans intervenir. La version française est moins intéressante parce que la conception n’avait pas le même esprit. La mise en perspective était prise de plus haut et non plus au niveau des intervenants, cela a donc perdu en authenticité. Non, mais sérieusement, repasse-toi tous les numéros belges de "Strip-tease", c’est vraiment une bonne école…


Pourriez -vous nous faire le plaisir de jouer l’accent belge ?

(rires) Bon ok, mais avant il faut que je vous explique qu’en Belgique il y a autant d’accents qu’il y a de provinces (équivalent de départements et il y en a 10.) . L’accent que vous connaissez le plus est celui de Bruxelles. Mais attention ! À Bruxelles, il y a plusieurs déclinaisons d’accents, parce que, nous, on a aussi les Flamands… Alleï hein ! Nous avons aussi d’autres accents savoureux, celui d’où je viens, à savoir de Namur, où tout va plus lentement, ou celui de Liège (il imite, alors, à la perfection l’accent liégeois.). En fait, c’est un peu comme si tu disais à un Vosgien qu’il a l’accent du Jura ou du sud… Mais voilà !

Et il a repris pendant quelques minutes, en « roue libre » l’accent, au gré des phrases et idées délirantes qui lui sont venues en improvisation totale. « Tu comprends mieux, maintenant, pourquoi je ne fais plus d’avant-premières ? Ils n’en peuvent plus, les autres » Hilarité générale dans la salle.

Benoît Poelvoorde imitant "les" accents belges

Vous venez d’un pays où le chocolat est une fierté nationale, mais appréciez-vous plus le chocolat belge ou le chocolat français ?

Je n’aime pas le chocolat (rires). Non mais sérieux, je n’aime pas trop cela. Alors tu imagines dans les « émotifs anonymes » on m’amenait des chocolats tout le temps. Par contre, Isabelle

Carré, les adore. Je n’ai jamais vu quelqu’un en manger autant. En plus à l’époque elle était enceinte de son premier enfant et je peux te dire que le gamin il a été nourri au chocolat. T’imagines, dans le film on participe au festival du chocolat et de la gourmandise de Roanne. Le vrai festival ! Alors on lui en proposait tout le temps et elle ne disait jamais non. Quelle affaire. Par contre, ce que je peux te dire c’est que je préfère la bière belge à la française. Quant à la mirabelle, c’est incomparable. Alors, tu m’en as trouvé de la mirabelle ? (Rires)

 

Pendant plus d’un heure le comédien a raconté des anecdotes de tournage dont ont été friands ses amis vosgiens. A plusieurs reprises il leur a donné rendez-vous à la sortie de la salle pour les photos souvenirs et signatures diverses.

Remise du trophée-souvenir par Patrick Perret

Le maître verrier Lucas Thiriat et Benoît Poelvoorde


C’est le moment qu’a choisi Patrick Perret l'ex président de Passion Cinéma pour lui remettre un trophée, une création de Lucas Thiriat le maître-verrier bien connu de Plombières. Un geste qui a touché et ému le comédien.

La suite a été un débordement d’affection réciproque entre les vosgiens et « Ben ». Ils ont été des dizaines à se presser autour du comédien pour obtenir, entre deux rasades de mirabelle, une dédicace tantôt sur une affiche, tantôt sur un maillot de cyclistes ou encore sur bout de papier, un autographe de l’acteur.


Les dédicaces, rencontres et échanges....


Les dédicaces pour la jeune Lola, figurante dans un de ses films

Lorsque les belges se retrouvent : Laetitia Reynders et Benoît Poelvoorde

Benoît lorsque la première "mirabelle" a été descendue ......

Les dédicaces se sont poursuivies à l'extérieur du Majestic


Actuvosges et Benoît Poelvoorde


Un peu avant de terminer Benoît m’a lancé : « Alors donc, tu viens de Lidge (Liège en wallon) et tu as créé un média ici ? Mais c’est cool ça. C’est toi le belge qui est venu planquer ton argent dans les Vosges ? (rires) T’es un malin, toi, tu t’es rapproché de la Suisse…(Rires). J’espère que j’ai bien fait l’accent liégeois tout à l’heure ? Dis, les vosgiens, ils boivent autant que nous les belges, tu ne trouves pas ? (Rires à nouveau) ».

Et puis de conclure « Je te comprends, la région est magnifique et les gens ici, c’est du bonheur, sans oublier la mirabelle ».

Texte et photos : Alain Reynders

 

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