Gérardmer - "Le Répondeur", une comédie qui a interpellé sur la place prise par nos portables

La première journée des « Rencontres du cinéma de Gérardmer » a été marquée par la projection de Le Répondeur, une comédie originale réalisée par Fabienne Godet. Entre humour et réflexion sur la communication moderne, ce film promet d'être un beau succès cinématographique.

Une inauguration sous le signe de la culture

Avant la projection, une cérémonie protocolaire a marqué l'ouverture de ces Rencontres. Denis Blum, co-organisateur, a pris la parole pour remercier les partenaires, notamment l'Office du Tourisme, félicité pour ses 150 ans d'existence, ainsi que la municipalité et la région Grand Est pour leur soutien fidèle. Le maire, Stessy Speissmann Mozas, a ensuite exprimé sa joie d'accueillir cinéphiles et professionnels, soulignant l'importance de ces échanges. Sylvie d’Alguerre, vice-présidente de la commission Finance de la région Grand Est, a salué l'engagement régional en faveur du cinéma et mis à l'honneur Nanou Vuilemin, nouvelle présidente du festival du cinéma fantastique de Gérardmer.

Un résumé intrigant, interpellant

Le Répondeur suit l'histoire de Baptiste, un imitateur talentueux mais en difficulté financière, qui se voit offrir une opportunité inattendue par Pierre Chozène, romancier réputé mais constamment sollicité par son entourage. Pierre lui propose un rôle insolite : devenir son "répondeur" en se faisant passer pour lui au téléphone. Mais ce qui commence comme un simple service se transforme en une déroutante immersion dans l'identité de l'écrivain.

Capture d'écran du film "Le répondeur" - Sali Cissé et Denis Podalydès

Un film qui fait rire et réfléchir

Il s'agit du premier essai de Fabienne Godet dans le registre de la comédie, et le résultat est saisissant. Le scénario, écrit en collaboration avec Claire Barré, offre une histoire aux dialogues percutants, portée par un casting de qualité : Salif Cissé incarne avec finesse un imitateur touchant, tandis que Denis Podalydès campe un écrivain décalé.

Un aspect particulier du film a résidé dans le travail vocal impressionnant réalisé pour que Salif Cissé puisse « imiter » la voix de Denis Podalydès avec précision. Un effort qui a demandé l’intervention de spécialistes comme Mikael Di Gregorio, Fabian Le Castel et Eklips.

Entretien avec Fabienne Godet et Salif Cissé

Intervieweur, Jean Walker : Vu votre filmographie, pourquoi avoir choisi de réaliser une comédie ?

Fabienne Godet : Je n’aime pas me répéter. Mon producteur m’a proposé le livre de Luc Blanvillain et j’ai tout de suite été attirée par le sujet, qui me poussait hors de ma zone de confort.

Intervieweur : Comment s’est passé le travail sur les voix ?

Fabienne Godet : Il y a eu une vraie préparation. Mikael Di Gregorio nous a prévenus qu’il faudrait "bosser" ! Salif a travaillé d’arrache-pied pour se caler la voix de Denis, et nous avons aussi fait un gros travail en post-production.

Salif Cissé : (rires) Oui, j’ai beaucoup travaillé ! Pour les passages chantés, je devais être parfaitement en phase. Et Denis a aussi dû s’adapter lors du doublage, en post-synchronisation et parfois cela s’est réalisé syllabe par syllabe et parfois même à lettre près. Cela a été un gros travail de montage…  Il y a donc bien un « petit » trucage qui passe crème (sic)…

Intervieweur : Il paraît que vous aimez prendre votre temps sur le plateau et rencontrer vos comédiens ?

Fabienne Godet :  Le plateau est un espace vivant. L’idée de pouvoir discuter avec chaque comédien, mais aussi les techniciens est vraiment important pour moi. La technique pure, m’ennuie plus qu’autre chose, j’aime aller au rythme des acteurs. Il ne faut pas que tout soit trop « carré », j’ aime que l’humain prime sur le reste

Intervieweur : Y a-t-il eu de l’improvisation ?

Salif Cissé : Très peu. Mais il y avait une vraie complicité entre nous, et Fabienne nous laissait de la liberté d’interprétation.

Fabienne Godet : Tout était écrit, mais on s’est autorisé quelques ajustements en fonction de l’énergie du plateau.

Intervieweur : je suis tenté de demander à l’u comme à l’autre de qui vous auriez aimé être le répondeur ?

Salif Cissé : pour moi c’esty assez simple. J’aimerais être le répondeur de Killian M’Bappé. J’aimerais vraiment savoir, ce qu’il a dans la tête, à quoi il pense vraiment. Je voudrais découvrir le « vrai » Killian M’Bappé

Fabienne Godet : j’opterai pour Terence Malik. Ce réalisateur est exceptionnel. Je serais ravie de voir comment il réfléchit à ses réalisations

Un film attendu

Récompensé par le prix du public au festival de l’Alpe d’Huez en janvier dernier, Le Répondeur sortira en salles le 4 juin 2025, distribué par Tandem Films. Avec son intrigue originale, son casting inspiré et une réalisation fluide, il promet d’offrir un moment aussi divertissant qu’intelligent aux spectateurs.

Une exploration amusante et réfléchie des jeux d’identité, qui ravira les amateurs de comédies fines et de performances remarquables. A découvrir absolument en juin 2025

Rédaction et photos : Alain Reynders