Gérardmer - « Avignon », une comédie romantique envoûtante qui célèbre le théâtre et la vie de troupe
- actuvosges88
- 7 avr.
- 4 min de lecture
Triplement primée au Festival de l’Alpe d’Huez 2025, la comédie romantique «Avignon», signée Johann Dionnet, s’apprête à enchanter les salles obscures à partir du 18 juin 2025, juste à temps pour la Fête du cinéma. Portée par Baptiste Lecaplain, Alison Wheeler et Elisa Erka, cette œuvre pétillante et touchante promet de faire vibrer les cœurs comme les zygomatiques.
Un film qui a d’abord conquis l’Alpe d’Huez, avant Gérardmer…
Présenté en avant-première au célèbre Festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez, le long métrage a fait sensation en remportant trois prix majeurs : le Grand Prix du Jury présidé par Elsa Zylberstein, le Prix Coup de cœur des Alpes remis par la région Auvergne-Rhône-Alpes, et le Prix Canal+ du meilleur film. Une moisson impressionnante pour un premier long signé Dionnet, qui confirme son ascension artistique après plusieurs courts métrages remarqués.
Également en avant-première à Gérardmer, ce mercredi 02 avril en présence de l’acteur Baptiste Lecaplain , le long métrage a confirmé son succès
Une histoire de théâtre, d’amour… et de malentendus
Dans « Avignon », on suit Stéphane, comédien un peu paumé, qui débarque avec sa troupe pour jouer une pièce de boulevard intitulée Ma sœur s’incruste au célèbre Festival d’Avignon. Sur place, il recroise Fanny, une actrice montante qui joue dans un classique du répertoire. Par un malentendu, elle le prend pour l’interprète du prestigieux rôle de Rodrigue dans Le Cid de Corneille. Pour la séduire, Stéphane décide de jouer le jeu… mais ce petit mensonge va très vite se transformer en véritable cascade d’imbroglios.
Ce récit mêle brillamment comédie de troupe et romance, dans un décor aussi authentique que captivant : la ville d’Avignon, véritable personnage à part entière.
Baptiste Lecaplain (Photo Alain Reynders)
Johann Dionnet, un passionné de théâtre au cœur de son film
Ce n’est pas un hasard si Johann Dionnet a choisi Avignon comme toile de fond : « La première fois que je suis venu au Festival d’Avignon, j’ai vraiment halluciné, a-t-il confié il y a peu. J’ai pris une claque émotionnelle. On peut rire, pleurer, s’émerveiller… tout ça dans la même journée. Il y a une énergie unique, une fourmilière colorée qui m’a bouleversé. »
Tourné en partie pendant le festival 2024, le film respire l’authenticité. Dionnet s’est inspiré de son propre vécu dans les coulisses du festival : « J’y suis venu d’abord comme spectateur, puis comédien. Quand on fait Avignon, on est fatigué… mais quand on n’y est pas, on se dit : mince, je ne suis pas à Avignon cet été ! »
Pour lui, « Avignon » n’est pas juste une comédie romantique : « C’est aussi une comédie de troupe, une comédie de bande. Comme les films du Splendid, que j’adore. Et Avignon s’y prête parfaitement, car pendant un mois, on vit ensemble, on crée des liens, on forme une petite famille. »
Des acteurs complices, une équipe soudée
Baptiste Lecaplain (Photo Alain Reynders)
Portée par un casting aussi éclectique qu’attachant, Avignon s’impose aussi comme une belle réussite d’interprétation. Baptiste Lecaplain, qui incarne Stéphane, revient sur cette aventure :
« On a tourné ce film vraiment comme une troupe. C’est le meilleur tournage que j’ai connu. J’adore l’esprit collectif. Pourtant, j’ai commencé en solo, avec du one man show, sans formation. Mais là, cette ambiance m’a touché. »
Il évoque avec affection ses partenaires de jeu :
« Alison Wheeler, mon amie, est incroyable. Lies Salem m’a transporté. Et que dire d’Elisa Erka, qui joue Fanny : elle est fabuleuse, avec une voix extraordinaire. D’ailleurs, ce sont ses chansons que l’on entend au début et à la fin du film. »
Une anecdote savoureuse : Johann Dionnet joue également un rôle dans le film, celui de Patrick, ce qui renforce encore l’esprit « troupe de théâtre » du projet.
La magie d’Avignon, au cœur de la fiction et de la réalité
Le film plonge dans le cœur battant du festival d’Avignon, entre tractages acharnés, affichages frénétiques et recherche de salles de fortune. Baptiste Lecaplain le confirme :
« Oui, c’est vraiment comme ça que ça se passe ! Il faut coller ses affiches, distribuer ses flyers, participer aux parades… et espérer attirer du public. Certains louent un garage ou une pièce pour jouer, hypothèquent leur bien pour trouver des fonds et financer l’aventure. C’est beau, c’est dur, mais c’est l’endroit où il faut être. »
Ce réalisme touchant se retrouve dans les scènes du film, tournées avec plus de 400 figurants, parfois au milieu des vraies foules du festival. La ville d’Avignon devient alors le véritable fil rouge de l’intrigue, comme le résume Baptiste Lecaplain :
« Finalement, l’actrice principale… c’est la ville elle-même. »
Baptiste Lecaplain (Photo Alain Reynders)
Une salle comble et des spectateurs conquis dès l’avant-première
Les premières réactions sont enthousiastes :
« Une très belle comédie, avec de très bons acteurs. Et un superbe hommage à Avignon », salue une spectatrice.« On reconnaît les rues, les lieux… c’est un peu une visite guidée pleine de vie ! », ajoute Pascal Gavoille habitué du Festival.« Ce film, c’est un moment de joie. J’ai adoré. Et je pense qu’il va obtenir un magnifique succès. Qu’on se le dise ! », conclut Charles.
Un film généreux, sincère, et prometteur
Avec ce métrage, Johann Dionnet a réussi un coup de maître : parler d’amour, d’art et de passion, tout en rendant un hommage vibrant à ceux qui, chaque été, vivent le théâtre comme un combat et une fête. À la remise de ses prix à l’Alpe d’Huez, le réalisateur a dédié sa victoire :
« À toutes les compagnies de théâtre qui galèrent… et aux artistes en proie au doute. » En entendant cette réflexion on ne peut s’empêcher de penser ,au coup de rabot de 80 millions au budget culturel, passé par Rachida Datti…
En somme, Avignon n’est pas qu’une comédie romantique. C’est une lettre d’amour au théâtre, à la création, à l’effervescence d’un festival unique. Et c’est aussi, tout simplement, un film qui fait du bien.
Rédaction : Alain Reynders
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