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Rochesson : Hohneck-Mont Blanc un itinéraire sans détour pour Stéphane Brogniart

Dernière mise à jour : 7 mars 2022

Point besoin d’être féru de mathématiques pour assimiler que la ligne droite est le chemin le plus court entre deux points. C’est cette constatation toute simple, que va appliquer le sportif vosgien en mai 2022 - Entretien avec Stéphane Brogniart.


Entraînement dans les forêts vosgiennes (Photo Stéphane Brogniart)

Avant-propos :

Entretien et non interview dans le vocable de cet article parce qu’avec Stéphane, tout se dit et se déroule dans une conversation amicale, où le « tu » remplace très vite le « vous » trop formel. Une belle conversation dont il ressort ceci.



Un projet dont l’inspiration est née au sommet du Hohneck

« L’idée du projet Hohneck 4808 m’est venu grâce à mes moments de contemplation à partir du Honeck. Quand tu es là-haut, tôt le matin ou au coucher du soleil, il est souvent possible d’apercevoir les sommets du Mont Blanc. Ce sont des moments magiques où tu tends le bras vers ce massif et trace virtuellement une ligne droite. L’idée vient de là. Pourquoi pas rejoindre ce magnifique endroit de la plus simple des manières : en ligne droite » a expliqué Stéphane.

(photo tracé carte)

Ce sportif accompli adepte notamment de trails et autres défis extrêmes a décidé de mettre en avant cette idée et a étudié la possibilité de réaliser cette traversée de 250 kilomètres en « azimut brutal » (termes dont l’étymologie conduit à « fait d’aller tout droit comme une bête brute »).

Une ligne droite a été tracée et le but est, donc, de suivre au plus près celle-ci sans se détourner des difficultés.

Le Mont-Blanc à partir du Hohneck (Photo HOHNECK Magazine - Freds Photo) octobre 2017


Un tracé qu'il va falloir maîtriser

Le tracé va démarrer au Hohneck, en quelque sorte à la deuxième demeure de Stéphane, avec en point de mire le Mont Blanc distant de 247 kilomètres à « vol d’oiseau ».

« Je vais traverser les Vosges, que je connais assez bien. Pour autant, ce ne sera pas forcement facile, ensuite le Jura, l’entrée en Suisse et traversée de deux parties de lacs : celui de Neuchâtel (en son milieu) et aussi sur un côtés du Lac Léman du côté de Vevey. Pour ces particularités de parcours j’emporte avec moi un petit « bateau » à déployer le moment venu.


La ligne droite traverse le lac de Neuchâtel en son milieu....


et se poursuit, un peu plus loin, par la traversée du Lac Léman, côté Est


Il y aura, également, la traversée du massif du Chablais qui sera une première épreuve. Lorsque j’arriverai à Chamonix, je suivrai les pas d’un guide pour gravir, notamment, en cordée les pentes du Mont Blanc qui seront sur mon parcours.

Pour autant, je ne pars pas sans préparation. J’ai une équipe autour de moi, dont Benoît Gandolfi, le célèbre trailer vosgien, et Joy ma compagne.

Je vais pouvoir suivre mon azimut assez précisément grâce à une montre connectée réglée en fonction du projet. Le tracé Gpx y est enregistré. Elle va me servir de « boussole. Normalement, il y a 250 km sur le papier, mais forcément, je vais zigzaguer de part et d’autre de la dite droite et allonger probablement la distance."

Une préparation physique quotidienne

« Je pars m’entraîner chaque jour. Ce sont des exercices bien physiques où je grimpe, descend les pentes raides parfois. Pour ces parcours je suis lesté de 20 kilos : je place une roue sur mon dos et je la promène partout (rires). Je me prépare plus ou moins 20 heures par semaine et cela comprend du vélo, du trail, du ski randonnée en hiver ou de la marche chargée en hors-piste… Tout un programme »


Lesté de sa roue, représentant la charge à porter durant son périple, Stéphane grimpe les contreforts naturels (Photo Stéphane Brogniart)

Un parcours assez long en durée et en autonomie

A partir de début mai, ce sera entre 10 à 15 jours de déambulation entre le Honeck et le Mont Blanc en restant 24 heures sur 24 dans la nature à me débrouiller pour boire, manger, dormir et me déplacer. Je compte démarrer chaque jour vers 6 h et me déplacer jusque plus ou moins 18 heures (y compris un temps de pause). Je vais essayer de réaliser 30 kilomètres par jour dans ces conditions.



Un message subliminal à transmettre

« Je ne fais pas ces aventures (ndrl : la traversée de l’Atlantique à la rame, le tour de la France à vélo et autres) pour la gloriole. Cela, je n’en ai rien à faire, mais par contre, j’aimerais faire comprendre que rien n’est impossible pour qui le veut. Il faut oser, tenter et se donner les moyens psychiques de réussir telle ou telle performance. L’exploit est différèrent pour chacun et varie selon son vécu, ses choix, ses embûches. La vie nous impose parfois des contraintes et le simple fait de se lever pour les surmonter est en soi un exploit. Rien n’est impossible. Tout peut être franchi. Quelque part, c’est un acte presque militant. L’envie de faire comprendre qu’il faut arrêter de faire de notre monde un parc d’attractions ou de nous imposer une vie stéréotypée. A chacun son petit Everest. Il faut juste y croire, sortir des sentiers battus, se mobiliser pour des causes nobles. Je suis, par exemple admiratif de ce qu’a fait Vincent Munier avec son documentaire sur la panthère des neiges. Si la médiatisation de mon parcours peut aider d’autres à oser « ce quelque chose » qui peut améliorer leur quotidien, j’en serais déjà heureux »


Partir avec le minimum

"Comme je vais devoir grimper, descendre, courir, j’ai veillé à prendre un paquetage le moins lourd possible. Il est vrai que certaines marques m’ont aidé. Mais il faut préciser que celles-ci ne le font pas pour de la pub, mais surtout parce qu’ils ont adhéré à la philosophie de mon projet. Et c’est important. Ce qui leur plaît, c’est d’abord l’idée originale puis, le fait que l’aventure peut partir de devant chez soi avec assez peu de moyens. En plus de l’engagement physique, ils aiment l’idée d’un Vosgien tout seul au milieu des bois et des montagnes, à surfer sur une ligne droite malgré une certaine âpreté de l’environnement.

Par sécurité, je serai « pucé » grâce à la toute jeune firme spinalienne "Owaka Aventure". On ne devrait pas me perdre. (rires)

Au niveau nourriture, je pars avec 9 kilos de réserve lyophilisée, déshydratée . Je pars en autonomie complète et on verra au gré des rencontres et du parcours ce que je découvrirai."

Un projet de reportage

"En plus de ce paquetage, je vais m’encombrer d’une Go Pro qui va enregistrer mon parcours. D’autre part, ma compagne Joy va tenter de me repérer sur différents points du parcours pour filmer ma progression. Par la suite les images des deux sources de capture d’images seront enregistrées et montées pour réaliser un film, un court métrage d’une vingtaine de minutes, sur ce projet. On espère pouvoir le présenter sur différents festivals du film en automne 2022".


Alain Reynders et Stéphane Brogniart lors de ce reportage le 1er mars 2022 (Photo A.R)

Parrain de "En avant Valou"

En parlant de cause noble et d'exploit à la portée de chacun Stéphane a certainement pensé à Valou, ce jeune sportif de 30 ans aujourd’hui, qui, il y a 4 ans, a été victime d'un AVC qui a stoppé net ses activités sportives. Reparti de zéro le jeune homme a décidé de se projeter dans un défi sportif d'envergure : réaliser le tour de France à pied et en autonomie (3200 km). Ce dernier débutera le 10 Avril prochain pour s’achever début décembre et comprendra des étapes de 10 à 26 km.

Stéphane Brogniart a été touché par ce projet dénommé : « En avant VALOU ».

Il a décidé de lui apporter son expertise en la matière, mais aussi de l’accompagner dans son aventure en le parrainant.

ActuVosges aura l'occasion de revenir tout prochainement sur cette cause.

propos recueillis et reportage réalisé par Alain Reynders

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