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Épinal - Les Imaginales 2025; un festival sous le signe de l’ouverture et de l’imaginaire en partage

Dernière mise à jour : 29 mai

Après un orage précoce ayant perturbé le montage des stands en milieu de semaine, le soleil a finalement repris ses droits sur le festival des mondes imaginaires. Dès son ouverture, malgré une météo fraîche et nuageuse, les Imaginales ont retrouvé leur ferveur, avec une affluence marquée dès les premières heures.


Une ruée chez les libraires et aux maisons d'éditions présentes

Les jeunes ont envahi le parc du cours durant deux jours

Comme le veut la tradition, les deux premiers jours ont été largement consacrés aux collégiens et lycéens, venus en nombre pour découvrir l’univers des littératures de l’imaginaire. Remises de prix, rencontres avec les auteurs et animations variées ont rythmé ces journées placées sous le signe de la découverte et de la transmission. Gratuit et accessible, l’événement reste un temps fort culturel incontournable pour la ville d’Épinal.


Adrien Tomas et de jeunes lecteurs

Les lycéennes du Lycée Louis Geister de Nancy

Un directeur artistique enjoué

L’édition 2025, qui s’est clôturée dimanche à 19 heures, affiche déjà des résultats très prometteurs. « Dès vendredi soir, nous étions tout proches du record de ventes de l’année dernière », se réjouit Gilles Francescano, illustrateur de renom  et directeur artistique du festival depuis trois ans. Et l’enthousiasme n’a cessé de croître au fil des jours : « Ce qui m’a le plus frappé cette année, c’est l’affluence dès le jeudi. Les files d’attente devant les chapiteaux pour les tables rondes ou les séances de dédicace étaient impressionnantes. C’est la preuve que le festival prend de l’ampleur, année après année. »

Les auteurs des maisons d'éditions ont aussi été très sollicités

Des allées bondées de festivaliers...

Une vision artistique assumée

Gilles Francescano, a vraiment insufflé une nouvelle dynamique depuis sa prise de fonction. Son objectif : une ligne artistique toujours plus cohérente, professionnelle et inclusive. « Je fonctionne comme pour un dessin : j’ai en tête l’image globale avant même de commencer. » Cette vision globale, il la met au service d’un projet fédérateur : faire des Imaginales un espace où chacun trouve sa place.

Après le thème audacieux « Memento Mori » en 2024, l’édition 2025 a mis à l’honneur les figures « hors normes » : personnes en situation de handicap, héros atypiques, créateurs marginaux. Un choix assumé, qui reflète une volonté de briser les tabous et d’ouvrir le dialogue : « Même les sujets sensibles trouvent leur place ici, à condition qu’on les aborde avec sincérité, empathie, et envie de comprendre l’autre. »


Lancement du Festival, dès jeudi matin


Un festival en transformation

Parmi les nouveautés marquantes : la transformation de la traditionnelle Fête des Images en Les Nocturnes des Imaginales. Vidéo-mapping, projections de courts-métrages, concerts live et performances immersives ont animé les soirées spinaliennes. « Entendre du Rammstein en plein centre d’Épinal, c’était jubilatoire », sourit Francescano, qui salue aussi sa complicité avec Jacky Castang, directeur de Scène Vosges : « On s’est tout de suite compris. Une rare alchimie. »

L’ouverture s’est également traduite par des initiatives concrètes en faveur de l’accessibilité. Le festival a multiplié les aménagements : rampes d’accès, refonte du plan du site, espaces dédiés, présence d’associations engagées. Une démarche construite en lien étroit avec les personnes concernées. Gilles Francescano souligne notamment le travail réalisé avec des détenus de la maison d’arrêt d’Épinal, invités à créer une affiche originale : « Certains ne dessinaient pas du tout. Ils ont découvert qu’ils en étaient capables. C’est ce genre de surprise intérieure que je cherche à provoquer. »

Une programmation de haut vol

Du côté des invités, le plateau était à la hauteur de la réputation du festival. Victor Dixen, Samantha Shannon, John Gwynne ou encore Guillaume Singelin ont fait vibrer le public., voire le  Coup de cœur du jury : Plume D. Serves. L’illustrateur Olivier Ledroit, figure phare de la bande dessinée, a également été mis à l’honneur.

Les débats, conférences et tables rondes ont interrogé la norme et ses marges, offrant une lecture riche et critique de l’imaginaire contemporain. La table ronde consacrée à Robert A. Heinlein, auteur de science-fiction aux idées conservatrices, illustre cette volonté d’ouverture : « Pour moi, un bon thème, c’est celui qui nous pousse à nous interroger sur la différence, non pas pour la pointer du doigt, mais pour rappeler ce que nous partageons », résume Francescano.

Un festival qui a poursuivi sa quête du sublime en soirée

Les Nocturnes des Imaginales ont fait entrer les nuits spinaliennes dans une autre dimension. Inspirées et en relais de ce qui existait sous l'appellation "la Fête des images", ces soirées lumineuses et féeriques ont transformé le centre-ville en un théâtre à ciel ouvert, en écho au célèbre festival des mondes imaginaires. Du mapping vidéo aux installations immersives, le cœur de la cité s’est paré de couleurs et d’histoires visuelles jusqu’au samedi soir, offrant aux visiteurs un voyage nocturne hors du commun.

Dès jeudi, les premières projections ont donné le ton : une symphonie visuelle projetée sur les façades emblématiques d’Épinal, comme le tribunal, les remparts du chapitre, ou encore le Beffroi de la Basilique. Ces lieux, familiers de jour, deviennent supports d’un imaginaire éclatant dès la nuit tombée. Le public, d’abord discret, a pu savourer une montée en puissance tout au long du week-end, rythmée par des concerts, spectacles vivants et animations variées dans les rues de la ville.

Les Nocturnes en ont mis plein les yeux des festivaliers




Cette édition a marqué une évolution significative : après un premier test concluant l’an dernier, les Nocturnes s’ancrent désormais comme une véritable composante du festival des Imaginales. Placée sous la direction artistique de Marie-Jeanne Gauthé, figure incontournable du mapping français, la programmation 2025 a su conjuguer maîtrise technique et poésie visuelle.

Le thème “Hors normes”, fil conducteur du festival cette année, a inspiré des créations circassiennes et allégoriques riches en couleurs et en symboles. Parmi les moments forts, l’installation immersive signée par la Compagnie Ultreïa à la Basilique a offert une parenthèse sensorielle intense aux festivaliers.

Une expérience unique, envoûtante et sensorielle au cœur de la Basilique


Les Nocturnes des Imaginales ont prouvé, une fois de plus, que la magie naît de la rencontre entre patrimoine et innovation, et que les murs d’une ville peuvent, le temps de quelques soirées, devenir les pages d’un conte lumineux.

 

Un verre de l’amitié, en fin de festival, pour parler de 2026

La conclusion de ces quatre jours de fête s’est tenue dimanche soir. Aux côtés du maire Patrick Nardin, Gilles Francescano, directeur artistique du festival, a salué la réussite de cette édition conjuguée des Imaginales et de la Fête des images. Tous deux ont rendu hommage au travail collectif : agents municipaux, bénévoles, techniciens et le pôle culturel d’Épinal, tous ont contribué à transformer la ville en un écrin d’imaginaires et de lumière.


Clap de fin et un peu de détente après 4 jours intenses


Gilles Francescano, le directeur artistique et Laetitia Reynders l'autrice belgo-vosgienne ont pu débriefer sur cette édition d'exception


Vers 2026… et au-delà

Le thème de la prochaine édition est déjà défini, tout comme son affiche. Gilles Francescano est, toutefois, resté assez discret sur les détails, mais en a dévoilé l’orientation : « Le fil conducteur, ce sera encore et toujours l’ouverture. Un regard qui embrasse l’autre, qui questionne ce qui nous distingue sans jamais oublier ce qui nous unit. »

En conclusion, il a insisté : « Le cœur du festival, c’est l’expérience humaine. Ce sourire furtif entre deux inconnus. Ce moment où l’on se dit : on a rêvé ensemble. »

Les Imaginales 2025 ont démontré, une fois de plus, que les littératures de l’imaginaire sont un miroir puissant de nos sociétés. Plus qu’un salon du livre, c’est un espace de rencontres, d’émotions et d’idées. Un festival où l’on explore l’ailleurs pour mieux comprendre l’ici.

Rédaction : Alain Reynders

Photos : Alain Reynders, Dominique Andrès, Lycée Louis Geister de Nancy, Ville d’Épinal

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