La semaine dernière, Michel Heinrich, le président de la CAE, a fait part de son inquiétude face à l'impact que le Projet de loi Finances 2025 initié par l'état, va avoir sur le fonctionnement futur de la CAE
Michel Heinrich, président de la CAE (Photo illustration )
L’Agglomération d’Épinal Confrontée à un Prélèvement de Plus d’1 Million d’Euros dans le Projet de Loi de Finances 2025
La récente présentation du projet de loi de finances pour 2025 par le gouvernement a provoqué de vives réactions au sein des collectivités territoriales. Parmi les mesures annoncées, un prélèvement de 3 milliards d’euros réparti entre les 450 plus grandes collectivités de France est particulièrement décrié. Cette initiative, qui vise les collectivités ayant un budget de fonctionnement supérieur à 40 millions d’euros, affectera directement la communauté d’agglomération d’Épinal, avec une contribution qui dépassera les 1 million d’euros.
Une alerte lancée par Michel Heinrich et Véronique Marcot
Face à cette situation, Michel Heinrich, président de la communauté d’agglomération d’Épinal, accompagné de Véronique Marcot, première vice-présidente chargée des finances, n’a pas tardé à tirer la sonnette d’alarme. Ensemble, ils ont souhaité sensibiliser la population et alerter le gouvernement sur l’impact catastrophique que ce prélèvement pourrait avoir sur le territoire spinalien.
Dans une déclaration empreinte de gravité, Michel Heinrich a qualifié la situation d'« ubuesque », pointant du doigt les effets néfastes qu'aurait cette mesure sur le budget de l’agglomération. « Le Projet de Loi de Finances 2025 dans sa rédaction actuelle aurait un impact sur le seul exercice 2025 de 2,4 millions d’euros pour l’agglomération d’Épinal, soit plus de 50% de sa capacité d’autofinancement », a-t-il déploré. Cette situation mettrait en péril les capacités d’investissement de la communauté d’agglomération et aurait des répercussions directes sur les services publics et la population locale.
Un contexte de restrictions budgétaires nationales
Ce prélèvement s’inscrit dans un contexte plus large de restrictions budgétaires qui frappent les collectivités en France. En plus de la contribution demandée aux grandes agglomérations, d’autres mesures viennent alourdir la charge financière des collectivités. Le gel de la TVA, pour un montant estimé à 1,2 milliard d’euros, et la réduction du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) et du Fonds vert, représentant une économie de 2,3 milliards d’euros, figurent parmi les principales restrictions. De plus, l’augmentation des cotisations retraites des agents territoriaux ajoute une pression supplémentaire sur les budgets locaux, portant l’effort total à 9 milliards d’euros.
Ces mesures, si elles sont adoptées en l’état, risquent de créer un casse-tête budgétaire pour de nombreuses collectivités. Pour l’agglomération d’Épinal, déjà lourdement endettée avec 50 millions d’euros de dette et une annuité de remboursement de 4 millions d’euros, cette nouvelle contribution risque de rendre l’équilibre budgétaire difficile, voire impossible à atteindre.
Des répercussions concrètes pour les Spinaliens
Au-delà des chiffres, ce sont les habitants de l’agglomération qui pourraient subir les conséquences de ces coupes budgétaires. Moins d’investissements publics, des projets reportés, des économies drastiques dans les services municipaux : autant de répercussions qui toucheront directement le quotidien des Spinaliens. Michel Heinrich s’est montré particulièrement inquiet pour l’avenir de la collectivité, évoquant une situation « très dure, très démoralisante » pour les élus locaux.
Un appel aux autorités nationales
Face à cette situation, Michel Heinrich a immédiatement sollicité le Premier ministre, la préfète des Vosges, ainsi que les parlementaires locaux, dont le sénateur Daniel Gremillet et les députés de la région, pour exprimer son inquiétude. Il espère que des ajustements pourront être apportés au projet de loi de finances avant son adoption, afin de préserver l’équilibre budgétaire de l’agglomération et ses capacités d’investissement.
Vers de nouvelles rentrées budgétaires pour l’État
Le gouvernement, de son côté, vise à générer 20 milliards d’euros de nouvelles recettes dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025. Cependant, cet objectif semble s’éloigner des préoccupations des élus locaux, qui redoutent une asphyxie financière de leurs collectivités. Pour Michel Heinrich et ses collègues, il est urgent que le dialogue s’installe entre l’État et les collectivités pour éviter des conséquences dramatiques sur le terrain.
En conclusion :
La communauté d’agglomération d’Épinal se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, face à une équation budgétaire quasi insoluble. La question reste de savoir si le gouvernement prendra en compte les alertes des élus locaux, ou si ces derniers devront, une fois de plus, absorber le choc des restrictions budgétaires au détriment de leurs habitants. A suivre…
Alain Reynders
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