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Épinal - Costa-Gavras honoré au festival «Épinal fait son cinéma»

Dernière mise à jour : 22 mars

Le festival « Épinal fait son cinéma » a ouvert ses portes ce mardi soir aux Cinés Palace d’Épinal, plaçant cette année sous le signe du cinéma engagé avec un invité d’exception : Costa-Gavras. Réalisateur franco-grec emblématique, il est la tête d’affiche de cette deuxième édition, qui met à l’honneur son œuvre et sa vision humaniste du septième art.

Costa Gavras (Photo Alain Reynders)

Un hommage appuyé à un cinéaste engagé

Ce mercredi 19 mars restera un moment marquant du festival avec un hommage spécial rendu à Costa-Gavras, dont la filmographie a durablement influencé le cinéma politique international. Avec des films cultes comme Z (1969), L’Aveu (1970), Missing ( 1982) ou encore Amen (2002), il s’est imposé comme une voix essentielle pour dénoncer les injustices et questionner les systèmes politiques. Son engagement ne faiblit pas avec le temps, comme en témoigne son dernier film, Le Dernier Souffle, projeté tout au long du festival.



Le Dernier Souffle : une réflexion poignante sur la fin de vie

Le nouveau long-métrage de Costa-Gavras est une adaptation du livre éponyme du médecin Claude Grange chef de service d’une unité de soins palliatifs et du philosophe Régis Debray. Il aborde la question sensible des soins palliatifs et de la fin de vie, un sujet aussi universel que bouleversant.


Dans ce film, Denis Podalydès incarne un philosophe confronté à la mort, tandis que Kad Merad joue un médecin chef d’une unité de soins palliatifs. « Je comprends que le film puisse bouleverser certains, parce qu’il parle de la vie jusqu’au bout, pour ceux qui s’en vont, mais aussi pour ceux qui restent. Il faut se familiariser avec la fin de vie qui nous touche tous sans exception, inéluctablement. Apprivoiser ce départ est nécessaire pour partir serein, en paix », a confié Costa-Gavras.

Capture d'écran "Le dernier souffle"

Dans son métrage, il dépeint plusieurs destins : Charlotte Rampling campe une femme soucieuse de conserver sa dignité jusqu’au bout, Françoise Lebrun incarne une patiente inspirée par la philosophie bouddhiste, Hiam Abbass joue une épouse exigeant un traitement inutile pour son mari, tandis qu’Agathe Bonitzer interprète une jeune femme incapable d’accepter l’injustice de sa mort précoce ou encore Ángela Molina, matriarche gitane droite comme un i, Karin Viard, cancérologue compatissante. Le réalisateur a expliqué : « Nous avons tenté de montrer une vérité qui bouscule et divise encore. Forcément, ma vision des choses ne plaira pas à tout le monde ».

    Capture d'écran "Le dernier souffle"

L’un des enjeux majeurs du film a été de mettre en lumière la différence entre les services hospitaliers classiques et les soins palliatifs. Costa-Gavras a précisé : « Les médecins, dans les services plus classiques, ne font que passer, souvent rapidement. Dans l’unité des soins palliatifs, ils prennent le temps. Ce temps précieux de s’asseoir, d’écouter, de comprendre, de partager ces longs moments de silence, de doute ». Il a salué, aussi, la performance de Kad Merad, qu’il a qualifié  « d’admirable » : « Il a interprété chaque scène sans jamais surjouer, il m’a bluffé ».

Pour que le réalisme soit au rendez-vous, le cinéaste a veillé à ce que les « rôles médicaux » soient interprétés par de vrais médecins et de vraies infirmières. « Un détail qui a toute son importance » a indiqué Costa Gavras

Un problème sociétal mis à nu, sans tabou 

Le film a proposé aux spectateurs, une réflexion humaniste et profonde en mettant en lumière la réalité de la médecine gériatrique et palliative. Souvent associés à la rééducation, les soins palliatifs ne visent cependant pas la guérison, mais cherchent avant tout à apaiser, soulager et accompagner, car la mort ne se soigne pas. Avec une approche didactique, Costa Gavras a fait découvrir la philosophie du thanatos en lien avec la médecine de fin de vie.

Le réalisateur lors de sa rencontre à la BMI d’Épinal (Photos Alain Reynders)



Rarement la vie n’aura été autant mise en valeur à travers le prisme de la fin de vie, rappelant l'importance de préserver une approche humaniste dans une société où l’on a tendance à reléguer les aînés en EHPAD, comme pour mieux fuir la peur du vieillissement.

Un grand réalisateur, profondément humain et simple

A la fin de notre échange sur le parvis de la BMI, il m’a confié son ressenti sur Epinal : « J’étais venu ici il y a longtemps et Épinal me semblait plus « verte » à l’époque, mais elle reste une ville que j’apprécie toujours autant et les spinaliens sont vraiment accueillants ». Lors de cet entretien il m’a assuré aimé toujours autant la lecture et marquer de l’intérêt pour tout ce qui l’entoure, malgré ses 92 printemps.

Avant de partir, il m’a salué chaleureusement en me serrant la main, marquant une fois encore son humilité et sa bienveillance.

             (c) Épinal fait son cinéma

Le festival se poursuit toute la semaine aux Cinés Palace d’Épinal, offrant aux spectateurs une occasion unique de redécouvrir l’œuvre de ce grand cinéaste et d’explorer son regard critique et visionnaire sur le monde.

Rédaction et photos : Alain Reynders

 

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